Voilà une ville qui fascine le monde. Trop souvent décrite à travers une imagerie orientée, Marseille maelstrom de populations diverses n’est pas seulement la ville des truands ou des politiciens véreux. Elle est la Méditerranée,un ensemble de forces et de lâchetés, peut être aussi une promesse pour la jeunesse de ce pays.  A travers un livre, un journal local contestataire, Le Ravi,  La revue Cassandre Hors Champ (N° 96 voir Marseille ,capitale de quoi ?) dirigée par Nicolas Roméas et le numéro 10 de l’Impossible, L’autre journal de Michel Butel, nous comptons bien exciter la curiosité de lecteurs soucieux d’en savoir un peu plus sur une grande ville du sud de la France.

Un livre

 

Maryse Vannier a lu pour vous

 GOUVERNER MARSEILLE

 de Michel Peraldi et Michel Samson aux Editions de La Découverte

 A la veille des élections municipales, les électeurs marseillais –et pas que- devraient se saisir de cette enquête approfondie effectuée sur un demi-siècle de pouvoir politique conquis de haute lutte par trois maires successifs issus du même tissu social et politique. Pourquoi cette ville de marins, d’ouvriers, de commerçants se donnent-elle à la bourgeoisie des avocats et des médecins?

 Marseille apparaît comme un corps vivant avec ses protubérances, ses maladies, ses emplâtres, ses guérisons ; un corps que les acteurs de la ville tentent de s’approprier par passion et/ou par intérêt ; un corps qui se livre ou se dérobe selon ses propres rythmes ; un corps protéiforme dont les quartiers se modifient sous l’influence des acteurs locaux : politiques, entrepreneurs, industriels, architectes, immigrés, syndicalistes, leaders religieux, artistes, travailleurs sociaux, délinquants… Se tissent des liens improbables entre eux, des utopies donnent naissance à des projets faramineux dont certains aboutissent dans la splendeur et d’autres capotent lamentablement.

Dans ce grand corps que les politiques tentent de gouverner, on achète, on vend, on habite, on fait la fête, on spécule, on se venge, on tue, on rêve de grandeur. Cette enquête révèle la complexité des équilibres au sein d’une grande ville. Certes, Marseille possède ses propres caractéristiques, mais l’analyse de son évolution à travers les diverses tentatives de gouvernance peut aider à la gestion d’autres villes : par exemple, l’utilisation des friches industrielles dans les projets d’action culturelle. Ainsi que bien d’autres exemples adaptables. Marseille est la porte d’entrée des migrants qui fuient les bouleversements politiques de l’Afrique : décolonisation de l’Algérie (Harkis, Pieds Noirs), révolutions (Tunisie, Lybie, Egypte), les guerres (Ethiopie, Erythrée, Mali, Centrafrique), séparation des Comores… Ce flux permanent entretient les accueils familiaux et aussi les marchands de sommeil. Ces populations pauvres s’installent dans les vieux quartiers laissés à l’abandon : le Panier, la Canebière, Belsunce, Noailles dont les commerces et les marchés révèlent les exotismes successifs par les nourritures élémentaires que les minorités ethniques ne trouvent pas dans les supermarchés. Les vagues des nouveaux migrants remplacent les précédents qui peu à peu se sont insérés dans la ville. Les municipalités tentent de rénover ; en 2011, Jean-Claude Gaudin déclare : « Le centre a été envahi par la population étrangère, les Marseillais sont partis. Je rénove… ». Tous les maires successifs ont établi des projets de rénovation du centre-ville : des logements vétustes sont rasés, les commerces « ethniques » chassés, les populations relogées en HLM (dont les attributions font l’objet d’un clientélisme effréné), la bourgeoisie commerçante se réinstalle dans trois rues : Paradis, Rome et Férréol tandis que les grandes surfaces commerciales occupent les zones périphériques (Plan de Campagne par exemple) et que les HLM, accumulés dans les quartiers Nord, regroupent surtout les populations d’origine étrangère. Ces modifications touchent aussi les usines désaffectées : les Docks du Port, le J4 (hall bâti sur les môles pour le débardage des navires), l’usine de la SEITA à la Belle de Mai, les abattoirs…Ces lieux de l’industrie sont transformés en scènes culturelles ; aucun n’est squatté indûment. Ils sont occupés par des producteurs culturels : troupes, compagnies, artistes, vidéastes, une radio… Cette effervescence culturelle s’engage dans le processus de rénovation urbaine. C’est le cas de Jeanne Laffitte, adjointe au maire Vigouroux et militante culturelle qui installe sur le port sa propre galerie comprenant librairie, maison d’édition, restaurant, boutiques. Certes, tous les problèmes urbains ne sont pas réglés (chômage, sécurité, délinquance, propreté de la ville) mais la convergence des projets municipaux, des initiatives privées, du dynamisme d’une population jeune aboutit à une véritable renaissance de la ville, sublimée en 2013, par sa désignation de capitale européenne de la Culture.    Ce document mérite d’être le livre de chevet de tous les candidats aux prochaines élections.

 

Le Ravi mensuel provençal

 Un an avant Marseille-Provence 2013, le Ravi et Mediapart enquêtent sur ce qui cloche dans les coulisses de la Capitale européenne de la culture. Après plus de 40 entretiens (1) réalisés auprès des opérateurs culturels, des artistes, des politiques, des syndicats, des universitaires, du monde économique et de l’équipe de Marseille-Provence 2013, la réussite ou non de la Capitale européenne de la culture en 2013 demeure une grande inconnue.

 «  Aix, c’est la culture classique, Arles marie la tradition antique et la création contemporaine, et Marseille  ?, demande le géographe Boris Grésillon. Ce pourrait être les arts vivants. Mais, alors que d’autres villes, comme Lille ou Lyon, ont fait le choix de politiques fortes, il manque à Marseille des priorités et un affichage.  » L’ex-porteur du projet 2013, Bernard Latarjet, aime à raconter comment Marseille a remporté le gros lot en expliquant benoîtement au jury européen «  qu’il fallait nous sélectionner parce que nous étions les plus mauvais  ».

 Ce n’est pas que la ville manque d’atouts. «  Mais elle les maltraite, estime Bernard Aubert, le programmateur de la Fiesta des Suds. Elle aurait pu être la capitale du rap, mais elle a laissé partir les meilleurs. C’est la même chose avec la scène littéraire ou le cinéma. On préfère construire une patinoire, qui est vraiment l’équipement le plus ridicule du mandat de Gaudin.  » Sport ou culture  ? Très longtemps, le maire a penché pour le premier. «  Quand Marseille s’est portée candidate à pour accueillir la Coupe de l’America de 2007, la Ville voulait même vendre l’esplanade du J4, pourtant déjà promise pour la construction du Mucem (musée des Civilisations Europe Méditerranée), pour y faire une marina  », rappelle Nicolas Maisetti, doctorant en sciences politiques.

 Certains s’accrochent, comme le festival Marsatac, baladé de lieu en lieu depuis sa création en 1999, faute d’espace de musique de plein air approprié. «  Pendant longtemps, Marsatac a été une espèce de gros mot pour Gaudin, des empêcheurs de tourner en rond qu’on déplaçait de site en site au dernier moment  », affirme Dro Kilndjian, le programmateur du festival. L’édition 2011 a finalement atterri à La Friche de La Belle de Mai et a dû refuser quelque 3 000 spectateurs sur deux soirées, à cause d’une jauge insuffisante. D’autres hésitent, comme Mireille Batby qui, deux ans après avoir installé son laboratoire artistique à Marseille, se demande si elle ne va pas quitter la ville faute de soutien. «  J’ai rapidement trouvé ici une vitalité incroyable, des Marseillais très intéressés par la culture, explique-t-elle. Mais malgré la reconnaissance des professionnels, personne ne suit du côté des institutions qui préfèrent orienter l’argent vers les structures les plus grosses et les plus visibles. C’est un immense gâchis.  »

 «  Gaudin considère que la culture fait perdre des voix  »

 Au tournant des années 1990, sous le mandat de Robert Vigouroux, Marseille connaît pourtant une certaine effervescence culturelle. Nommé adjoint à la culture, le poète Julien Blaine double son budget entre 1986 et 1995 (de 4,3 % à 8,3 %). «  Je voulais favoriser l’implantation d’artistes de France et de l’étranger pour dynamiser l’image de la ville, qui était bien pire à la fin des années Defferre qu’aujourd’hui  », explique-t-il, outré que Gaudin ait «  détruit  » cette dynamique. Apparaissent alors la Friche de La Belle de mai, le musée d’Art contemporain (Mac), Lieux publics – Centre national de création pour les arts de la rue et la scène nationale du Merlan dans les quartiers Nord, le Centre international de poésie et une collection d’arts africains et océaniens à la Vieille Charité

 Même Daniel Hermann, l’adjoint à la culture du maire de Marseille, rappelle qu’à son entrée en fonction en 2008, il n’y avait aucun musée marseillais doté des trois étoiles dans le Guide vert  : «  Il y avait à Marseille un désintérêt total pour les musées, alors qu’on a l’une des plus belles collections d’art moderne à Cantini  !  » Témoin de cette déperdition, la Vieille Charité ne revit qu’un an sur deux lors des grandes expositions. Quand le public ne trouve pas porte close… «  Il manque du personnel alors on ferme un étage, voire le musée lui-même ou on raccourcit les expositions, se désole Jean-Pierre Zanlucca, employé municipal à la Vieille Charité et délégué SDU 13-FSU. Ce n’est pas du service public.  » Après vingt ans d’existence, la librairie de la Vieille Charité a jeté l’éponge fin octobre 2011.

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 Cassandre Horschamp

 Marseille 2013, La Capitale contre la plèbe

 Par Jeremy Beschon

 L’auteur et metteur en scène Jeremy Beschon analyse sans ménagement « Marseille 2013, capitale européenne de la culture » à l’aune de l’histoire universelle de Marseille , l’ouvrage remarquable d’Aléssi Dell Umbria qu’il a adapté au théâtre…

 Pour comprendre la capitale culturelle, il faut d’abord entendre qu’elle s’inscrit, officieusement et officiellement, dans le cadre d’Euroméditerranée, opération de rénovation urbaine. Soit une reconfiguration économique et sociale de la ville comprenant spéculation immobilière, négation historique et, par conséquent, un assez grand vide culturel… Une sorte de «69» public/privé. Pour comprendre l’obscène Euromed, il faut le voir comme un évènement irréversible dans l’histoire de la ville et en même temps l’inscrire dans une dislocation historique du territoire qui débuta bien avant 1997, date de lancement du projet de rénovation de la Joliette en « quartiers d’affaires ».

Irréversible, parce que le périmètre de l’opération n’a fait que croître, au Sud avec la rue de la République, au Nord avec le quartier des Crottes, d’hectares en hectares, de milliards en milliards, de blocs de béton en murs de verre, de reconversion entrepreneuriale et culturelle du bâtiment en expulsions d’habitants…

 Si la municipalité a récemment offert la ville aux multinationales, ce n’est pas d’aujourd’hui que date la volonté de « bâtir une ville nouvelle », et « d’en finir avec la honte de Marseille ». Les élites locales veulent se débarrasser de la plèbe depuis longtemps… L’occasion de la capitale est « providentielle » (1).

Si aujourd’hui on construit la Tour CGMA, phallus de 33 étages, le MuCEM, cube de béton bouchant la mer précédé de la massive Maison de la Méditerranée ; si l’on reconvertit le Silo industriel de la Joliette en salle de concert, l’hôpital de l’Hôtel Dieu en hôtel de luxe ; si l’on disneylandise le Vieux Port avec des animaux colorés, une mairie drapée rose bonbon, des stands « provençaux » à l’enfilade rappelant le cauchemar de la Côte d’Azur, il  faut avoir en mémoire que l’on a d’abord détruit pendant un siècle, et que l’actuelle rénovation est le fruit de cette destruction.

 L’enjeu reste le même : mettre la ville au pas, éloigner les pauvres du centre vers la périphérie. Depuis la fin du dix-neuvième siècle, les plans d’urbanisation se sont succédés à coup de dynamite. Nous ne citerons ici que deux lieux emblématiques : la Blanquerie (quartier derrière la bourse) et la rive Nord du Vieux Port. Le premier, legs de l’époque médiévale, était un quartier historique de mixité et de luttes sociales, avec nombres de bâtisses nobles du 17ème et du 18ème, qui fut détruit dans les années 1930 « pour vider la ville de la punaise et de l’infamie », laissant longtemps une plaie ouverte, comme Marseille en connut tant. Aujourd’hui, on y trouve une galerie marchande aux angles guerriers jonchés de tours de béton. 

 La deuxième destruction ici citée est celle du berceau de l’antique Massalia où naquit au XIIIème siècle la République de Marseille  (2) : la rive Nord du Vieux Port qui, de siècles en siècles, devint un labyrinthe de rues et de ruelles. Cette fois, on eut l’aide des Nazis ; la ville n’était-elle pas déjà « le chancre de l’Europe » ? (3) Mais le plan de destruction des allemands de 1943 suivit à la lettre le plan de 1941, défini par Eugène Baudouin, architecte en charge du projet d’aménagement de la ville. De là date ce que Alèssi Dell’Umbria (4) nomme la lobotomie historique. 

Aujourd’hui, valorisation du patrimoine oblige, ce n’est plus à l’explosif que l’on mène la guerre aux pauvres… On offre de la culture aux touristes et aux classes moyennes qui ont fui le centre. Et avant, bien sûr, on le nettoie…

Là aussi, un bref détour est nécessaire pour comprendre ce qui est à la fois nouveau et persistant dans la politique du centre ville. Le Plan de Développement Urbain, sous Defferre, devait urbaniser la périphérie et non rénover le centre ; « la plupart des élus municipaux voulaient encore faire à Belsunce ce qui avait été fait à la Blanquerie : tout raser ». Dans les années 1990, le Périmètre de Rénovation Immobilière était clairement « destinéà chasser une partie des gens (…) Des garanties exorbitantes furent concédées aux investisseurs privés, selon des clauses sans précédent, tandis que des procédures expéditives furent adoptées pour contraindre les propriétaires à rénover  (… ) des immigrés qui vivent dans le quartier depuis trente ou quarante ans, logés dans des conditions indignes, se voient systématiquement barrer l’accès aux logements rénovés (5). (…). Le cynisme a récemment atteint un nouveau pic avec les expulsions de la rue de la République. Cette artère haussmannienne, saignée de la fin du dix-neuvième siècle dans les vieux quartiers, était encore massivement habitée par des pauvres. Même si, comme sur la Cannebière, avec la nuit tombait la déréliction, au moins les lieux étaient – ils habités par les marseillais. Aujourd’hui, en remontant du Vieux Port vers la Joliette, on trouve des magasins de mode franchisés, puis très vite, des façades ravalées encore largement inhabitées. L’expulsion des « indésirables » a été musclée : faux ouvriers venant casser le carrelage de mamies pour réparer des fuites imaginaires, vandalisme des canalisations dans les caves et les cages d’escaliers…(6) C’est ainsi que l’on a préparé les lieux en amont pour la grande fête européenne.

Ce qu’Euroméditerranée peinait à mettre en place, la grande messe culturelle l’a accéléré. Après la Joliette, c’est du côté du Nord que l’appétit des promoteurs se tourne. Le quartier des Crottes, connu pour son marché aux puces, doit lui aussi devenir un « nouveau » quartier ; des entreprises doivent fermer et des habitants être expropriés…  Tertiaire et high-tech à tout prix. De l’autre côté du périmètre, sur la rive Nord du Vieux Port, les prix des consommations ont parfois tripléà destination des touristes que les bus déversent le dimanche. La semaine, le flux reste constant dans les rues du Panier, maintenant reliées à la passerelle du MUCEM. Et la culture dans tout ça ? Marseille a son musée. Comme personne ne voulait de ce musée national des Arts et Traditions populaires, on l’a délocalisé de Paris à Marseille et baptisé Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Depuis le temps qu’ Euroméditerranée voulait valoriser ce coin libre de mer. Ça en impose, une telle masse de béton noir et dentelé. Et ce cube extatique aux yeux des classes moyennes qui craignaient, consciemment ou non, de se mêler au petit peuple, est lui même subdivisé en cube et écran plasma. On ne fait pas plus méditerranéen. Et la culture dans tout ça ? Et bien autant y aller de son expérience personnelle, puisque en tant qu’artiste je l’ai côtoyée la capitale, j’ai collaboré en quelque sorte, au J1 (7), pour un après-midi. Lors des réunions sur plan avec les référents MP2013, la salle polyvalente du J1 devait être outillée pour du spectacle et des conférences, avec un gradin de deux à trois cent places. Au final : trois marches de bois pour une quarantaine de personnes et trois projecteurs sans console. Où donc étaient passés gradins, matériels et murs d’insonorisation ? J’ai dû batailler un mois pour doubler le parc de matériel (6 projecteurs) et faire installer des stores et des paravents de fortune. À chaque rendez-vous de cette triste lutte, il y avait un nouveau régisseur ou technicien, quand il y avait quelqu’un, à qui il fallait répéter les mêmes informations, perdues par son prédécesseur. Rien d’étonnant à retrouver la logique de « L’Evénementiel » au cœur même des manifestations : la culture d’entreprise est prégnante dans l’esprit MP2013. Et la propagande est de taille, outre la labellisation des œuvres d’artistes que la capitale a d’abord ignorés et le florilège d’experts, de sociologues et d’architectes au service du pouvoir, pas un poteau où ne pende l’étendard rose de MP2013, pas un employé de la fonction publique (en voie de dégraissage) sans son tee-shirt à l’effigie de la capitale, pas un journal national qui ne vante les bienfaits du dynamisme culturel. Maintenant, nous le savons, Marseille, aussi, doit marcher au pas.

 Jeremy Beschon est auteur metteur en scène au sein du collectif Manifeste Rien. Il a notamment adapté « Histoire universelle de Marseille » pour le théâtre, et récemment publié « Baraque de Foire » aux éditions l’Atinoir, pièce sur la propagande néo-libérale et les politiques culturelles européennes.

 1 – Gaston Castel, architecte, président de la commission chargée d’établir le « plan directeur de la région marseillaise » dans les années 1930, cité dans Histoire Universelle de Marseille (éditions Agone), p 473 – 474.

  2 – République de Marseille, dont les statuts furent rédigés non par le Consul, mais le conseil de cents chefs de métiers qui représentait les artisans (tanneurs et corroyeurs, teinturiers, tonneliers ; puis cordiers, charpentiers et calfats ; enfin maçons, drapiers, armuriers,  orfèvres, forgerons et maréchaux-ferrants), gens de la mer (marins et pêcheurs), notaires avocats et autres métiers liés aux procédures commerciales. Histoire Universelle de Marseille de Alèssi Dell’Umbria (ed Agone) p 29.

  3 – Auteur de l’Histoire Universelle de Marseille de Alèssi Dell’Umbria (ed Agone) dont sont extraites les différentes citation.

 4 – « Marseille est un repaire de bandits internationaux. Cette ville est le chancre de l’Europe, et l’Europe ne peut vivre tant que Marseille ne sera pas épurée », avait déclaré le général Oberg ; il ne faisait que reprendre à son compte le discours martelé depuis vingt ans en France, p 487

 5 – Chapitre XXI Dislocation du territoire

 6 – Les Indésirables, documentaire de Patrick Taliercio, 2008.

7 – J1 hangar sur les quais du port de la Joliette, reconverti en lieu « de vie » dit aussi « lieu emblématique de la capitale ».

 

 L’impossible N° 10

En Février 2013 , le mensuel de Michel Butel réalisait un magnifique reportage sur «  Marseille, quartiers Nord, capitale de la jeunesse. Les photos étaient réalisées par Yohanne Lamoulère et les propos recueillis par Béatrice Leca.Souhaitez, comme nous que l’Impossible reparaisse un jour prochain.

 Extraits

 «  C’est ce que l’on ne connaît pas, c’est ce que l’on ne voit pas souvent : l’ordinaire des quartiers nord de Marseille, vu  à travers des yeux qui ne traquent pas,et sont assez ouverts, assez humbles, assez curieux, assez en colère pour saisir ce que justement on ne voit plus, sans ignorer la violence ou la misère : la beauté, la pulsation des quartiers nord.

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 Les gens attendent de voir. Mais cette opération est aussi un défi pour la ville : si les Marseillais ne répondent pas en applaudissements à l’offre qui leur est faite, ils valideront leur image de barbares, et aux yeux de tous l’échec de ce grand plan de communication politique sera entièrement considéré comme le leur.

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 On peut se demander où est la volonté politique de changement-jusque dans ce qui peut sembler des détails, comme cette piscine fermée depuis plus d’un an, soi-disant parce qu’il n’y a personne pour surveiller le bassin. On se sent mis à l’écart c’est évident, mais on est quand même avant tout marseillais, pas marseillais des quartiers Nord….

 ….Voilà une ville qui fascine et il faut dire que les quartiers nord, c’est magnifique. Les gens qui vivent dans les cités de la banlieue parisienne n’ont pas vue sur la rade, ils n’ont pas les montagnes derrière, ils ne vont pas chasser les grives, ils ne vont pas à la pêche. Certains affirment que si ça n’a pas éclatéà Marseille comme à Paris en 2006,c’est parce qu’il y a la mer, L’OM,les trafics et encore des travailleurs sociaux. C’est une ville extrêmement dure, mais il y a aussi, dans le quotidien quelque chose d’apaisé.

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La plaque en hommage à Ibrahim Ali mort en 1995, tué par des colleurs d’affiches du FN. C’était un gamin de la Savine »

 

 

 

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