MARYSE VANNIER a lu pour vous :

 « Le fidèle Rouslan » de Gueorgui Vladimov. Editions Belfond Vintage

  Il s’agit d’une réédition. Ce roman, diffusé sous le manteau en URSS alors que Vladimov, dissident, était harcelé par le KGB, ne sera édité qu’après la perestroïka. Des éditions clandestines anonymes circulaient, qui ont souvent été attribuées à Soljenitsyne. En 1975, le roman paraît en Allemagne, en 1978 en France (Seuil), en 1979 il est traduit en anglais et dans d’autres langues et rencontre un succès croissant. Il était épuisé en France, cette réédition est la bienvenue, préfacée par Owen Matthews, lui-même d’origine russe qui vit entre New York et Moscou.

L’auteur raconte la vie d’un chien de garde du goulag, viscéralement attaché à son maître de dressage. Quand le camp ferme (ce qui correspond à la courte période de « dégel » instituée par Kroutchev après la mort de Staline), le chien Rouslan est incapable de recouvrer une autonomie nécessaire à sa réadaptation à la vie libre. Cette parabole, écrite du point de vue du chien, met en lumière la confusion que Vladimov pressent après l’absurdité du système soviétique.

 Vladimov meurt en 2003 à Francfort où il s’est exilé mais il nous livre cette prophétie : « Un jour, tous les Rouslan reviendront et les vieux serviteurs du goulag verront ressusciter les vieilles coutumes répressives. La vision finale de Rouslan est une terrifiante prophétie de la Russie de Vladimir Poutine. » (Owen Matthews)

 

Vous pouvez mordre à pleines dents dans ce roman qui se dévore comme un thriller.  

 

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