Plus jamais ça, plus jamais ça. A chaque fois que l’horreur déferle sous leurs yeux, les humains avec une sincérité, qui n’a d’égale que leur inconséquence jurent que l’on ne les y reprendra plus… jusqu’à la prochaine fois. Faut-il pleurer, se désespérer et devenir sourd. Certainement pas. Maryse Vannier, lauréate du grand prix du roman Edito 2013,

avec son roman « Quatre années de jeunesse  »nous redonne du cœur au ventre. Maryse avait un cousin, Léon qui en 1914 n’avait pas vingt ans quand il est parti à la guerre.

Chaque jour, il a tenu son journal. L’auteure l’a reçu en héritage de son père. Elle a laissé reposé ce texte pendant plus de 20 ans et puis elle l’a revisité, transformé en roman sans altérer en quoi que ce soit la véracité des faits. C’est la guerre qui fait sortir le jeune homme de son village, qui lui donne à découvrir la France et  les horribles horreurs de la guerre. Déchiquetés, broyés, éclatés, amputés les individus ne sont même plus des corps mais des morceaux de bidoche  beaucoup trop sales pour figurer dans la pire des boucheries. L’effroi, la peur, l’épuisement sont à chaque seconde au rendez-vous. Enterrés dans les tranchées, les hommes prennent conscience du mépris que la classe dirigeante leur manifeste. Envoyer des hommes au casse pipe avec des armes et des vêtements qui ont une guerre de retard génère une catastrophe humaine généralisée.

Léon, devant l’insupportable songe plusieurs fois à en finir, mais cet homme qui a des valeurs et les met en pratique même dans des situations désespérées, reste humain, c’est à dire solidaire et bon. Il découvre le bonheur d’exister quand , le temps d’une permission, il quitte l’enfer  et rejoint sa fiancée. Fait prisonnier il découvre aussi la solidarité révolutionnaire. Individu de bon sens, il saura revenir sain et sauf la tête droite. C’est  un bel hommage à tous ces êtres à qui un pouvoir sans foi ni loi a volé leur jeunesse et trop souvent leur vie, que l’écriture juste et précise de Maryse Vannier  rend hommage. Preuve que l’année 2014 riche en commémorations  de tous genres est aussi celle de la lucidité sans compromis.

Maryse Vannier

Quatre années de jeunesse

Les Editions Oléronaises

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