Le président des riches

Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy

De Michel Pinçon et Monique Pinçon – Charlot

nouvelle édition Septembre 2011 ………

Entre  Septembre 2010 et Septembre 2011, l’oligarchie financière dont Nicolas Sarkozy et les siens sont les bras armés, pour ne pas dire les fondés de pouvoir, a encore frappé. Qu’il s’agisse des affaires ou mesures prises : réformes des retraites, allégement de l’impôt sur la fortune, la collusion pour ne pas dire l’osmose entre le pouvoir d’état et les puissances d’argent n’a jamais été aussi forte. Le livre des Pinçon – Charlot aussi brillants sociologues que militants conséquents, en apporte une démonstration irréfutable. Les  récentes statistiques de l’Insee  ont également le mérite de mettre les points sur les i.

« Entre 2004 et 2008, ajoute encore l’Insee, la part des revenus déclarés par le 0,1% de la population la plus aisée passe de 1,72% à 2,03% et celle détenue par les 0,9% suivants passe de 4,76% à 5,04%. En revanche, la part perçue par les 9% suivants reste stable (autour de 20,7%) et celle du reste de la population diminue légèrement (72,5% en 2008 contre 72,86% en 2004). » ( cité par Mediapart )

Ainsi les plus aisés qui gagnent 688000 € et plus par an, ne représentent que  0,01% de la population soit 5800 personnes alors qu’à l’autre extrême 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 903 € par mois. On comprend donc mieux que de Thierry Pech ( le temps des riches) à la revue Mouvements( Pour en finir avec les riches( et les pauvres) de nombreux auteurs se soient enfin penchés sur la question . On peut dire que les Pinçon Charlot avec leurs nombreux ouvrages ont été des précurseurs  ou  si l’on a  mauvais esprit que la sociologie française a longtemps à la traîne dans ce domaine.

Est-ce à dire que la gauche intellectuelle a enfin repris l’offensive ? Il semble que l’on en soit encore loin. Bien souvent l’attaque contre les  personnes masque une défaillance intellectuelle ou pire une forme de malhonnêteté  au service du statu-quo. C’est sans doute pour cette raison que  les auteurs n’ont pas manqué  de parler d’oligarchie dans leur sous-titre. Ce livre comme l’ensemble de leur œuvre parle très clairement de la guerre que la bourgeoisie fait au peuple. Il s’agit bien de lutte des classes. Ils l’ont par ailleurs démontré. La bourgeoisie a non seulement conscience de sa force collective matérielle mais aussi symbolique. C’est-à-dire qu’elle pratique ouvertement la lutte des classes en interdisant au peuple de s’emparer des mots et concepts qui pourraient l’aider à déverrouiller la situation. Pire, la bourgeoisie diversifie son offre en permettant au peuple de se défouler  en s’engouffrant dans une impasse raciste et discriminatoire .

Ainsi la première peine est de faire entrer un nombre croissant de personnes dans la catégorie des précaires et des pauvres, la deuxième peine consistant à faire croire au plus grand nombre que cet écrasement est une fatalité . Si l’oligarchie du Fouquet’s s’est ainsi montrée au grand jour, ce n’est pas seulement par impudence, c’est aussi parce qu’elle s’est pensée capable de réaliser un hold up total. On vous montre ce à quoi vous devez aspirer. En travaillant plus vous gagnez plus, donc vous vous élèverez dans l’échelle sociale. Si vous ne réussissez pas à travailler, c’est que   vous avez une vocation d’assisté. Qui veut du travail en trouve, c’est bien connu. Il suffit d’être compétent.

Ainsi la vraie question et ce livre l’aborde honnêtement, est de savoir quelle stratégie suivre pour avoir une chance de revitaliser les valeurs collectives tant sur le versant  de  la solidarité de vie que du combat. Face au travail de sape et d’intoxication idéologique de la droite, il va falloir se bouger.

Ps A signaler la sortie d’un petit livre très stimulant . Heureusement à rebrousse poil des thèses de la fondation Terra Nova, car tout le monde ne croit pas que le socialisme puisse se passer du peuple.

Plaidoyer pour une gauche populaire ouvrage collectif sous la direction de Laurent Baumel et François Kalfon / Editions le Bord de l’eau

Nous le chroniquerons très prochainement

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