Si nous le voulons bien l’après confinement commence dès aujourd’hui. A nous de prendre la parole, de tisser des liens inédits, d’avoir l’audace d’imaginer un autre mode de vie. Personne ne le fera à notre place.
Les barrières anti- virus s’ajoutent à tous les murs construits au temps d’avant. Pour faire face à cette violence, nous avons obligation de nous exprimer, de crier, de créer. Les mots qui dansent, les mots précipice retrouvent le fil de nos imaginaires. Ils disent que face à ce nouveau terrorisme, le plus grand danger que nous courons est celui de la soumission. De fait le Coronavirus est l’allié des tyrans et de tous ceux qui seraient tentés de le devenir. Soyons assez graves pour être légers, pour donner un coup de pied au cul à toutes les fatalités. Ainsi mot dit ne sera jamais maudit. Dans le désordre, quelques élucubrations du temps d’avant le confinement et pendant…. A suivre
Laisser aller
Je me prends aujourd’hui à écrire ce qui me passe par la tête, pourquoi ?
Parce que le type que je trimballe avec moi, ne me tient pas toujours au courant de ce qu’il pense… il est d’ailleurs fort possible que lui -même soit tenu à l’écart de tout ce remue-ménage.
Tais -toi
Ce n’est pas bien de penser au sexe d’une femme à ses seins, à ses fesses, à son nombril, à son cou à ses pieds. Ce n’est pas bien, mais c’est bon et si, en plus, son sourire, ses yeux te font rêver c’est qu’encore une fois tu ne veux jamais rien faire comme les autres.
Face de rat
Un soir noir, dans une rue incertaine,
Un gros rat reprend son souffle adossé à un réverbère. Passe un homme ressemblant à n’importe quel homme »Face de rat » éructe-t-il. « Face d’homme » répondit l’animal.
Avanti
J’aimerais dire que l’être humain est merveilleux. Des milliards d’actes et de discours peuvent prouver le contraire, ça ne prouve rien.
Havre ?
Ton malheur tu as mis de longues années à l’apprivoiser, maintenant tu le tiens par la main, il est à toi. Alors ce n’est pas vraiment le moment de vouloir t’en séparer. Ce ne sera jamais le moment
C’est si bon
Heureux ou malheureux avec une femme, qu’est-ce que cela peut faire…? tu as une chance infinie de pouvoir respirer le parfum d’un être qui n’est pas toi.
Fondation
As- tu déjà demandé à tes fesses ce qu’elles pensaient d’une existence où tout repose sur elles?
En famille
J’attends avec impatience le jour où des petites filles pourront être accusées d’avoir violé l’oncle Marcel, l’oncle Antoine, Jean, Gérard, Gaston, Lucien, Georges, Alexandre, Jean -Pierre…et j’en passe.
… les victimes réclameront sûrement un soutien psychologique
Prétentieux
J’aimerais penser le monde !
Panse d’abord ton cheval.
Premier contact
Elle a ouvert sa porte … le vent est entré. Il lui a caressé le bout du nez…
elle a éternué. C’était délicieux !
Dans le ventre
On dit des gens forts qu’ils ont quelque chose dans le ventre.
Très bien. Alors ceux qui au même endroit ont du doux, du vibrant, de l »harmonieux ils n’ont rien ?
… Si ce rien pouvait être aussi contagieux qu’une maladie ça serait formidable !
Ignorance
Je suis d’accord, profondément d’accord, avec qui, avec quoi?
…ben… je ne sais pas.
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Parfum
Tu sens le souffre.
Je remplace les allumeurs de réverbère.
Diversité
Pendant que nous échangions des mots glaçon, des mots blessures avant de faire un jour ou l’autre la paix, un chasseur pointait son fusil sur une biche…un chercheur découvrait une loi fondamentale, un truand associé à d’autres truands s’apprêtait comme chaque jour à escroquer le monde, un chirurgien réparait le coeur abimé d’un ami…
…un jour, peut être, nous prendrons en compte la vie dans l’immensité de ses manifestations.
Tu racontes des histoires
Tu m’as menti, tu m’as raconté une histoire abracadabrantesque.
… du fond du coeur et avec beaucoup d’émotion je te dis merci.
Esthétisme
Elle était belle, si belle de partout… enfin je n’ai pas tout vu.
Pas dupe
Ne me dis pas que tu un gros ventre parce que tu manges trop, parce que tu bois trop, Je crois plutôt que c’est un choix délibéré de ta part, pour frôler plus facilement les jolies femmes dans le métro.
Manque de discernement
On ne devrait jamais aller acheter sa viande chez le boucher… de le voir découper en toute impunité des animaux, ça risque de donner des idées pas convenables
Confusion
La femme d’Hector mange des croquettes pour chien. Bizarre, bizarre c’est son mari qui n’arrête pas d’aboyer.
Destin?
Il dit avec beaucoup de bon sens que ce serait dommage aujourd’hui de se faire un petit plaisir et pire demain de se sentir heureux, car après-demain qu’est-ce que l’on pourra faire, sinon se casser la gueule.
Négligence
Je crois avoir perdu deux ou trois textes. Il était fort tard quand je les ai couchés sur le papier et je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour les conserver. L’heure est grave. Ceux qui sont maintenant copiés, enregistrés valent-ils mieux que ceux que j’ai perdu?
Homme médecine
Il y a des types qui sont allongés par terre. au moins une dizaine Ils ont tous des gros ventres. et puis il y a une sorte de gymnaste qui saute de l’un à l’autre, et en sens inverse. Il parait qu’il s’agit d’une nouvelle thérapie révolutionnaire pour soigner l’aérophagie.
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Imparable
– Un homme te donne un coup de poignard dans le dos. tu dis quoi?`
– rien. je meurs.
Mégalo
ça sert à quoi de prendre des chaussures trop grandes ? tu t’imagines peut-être que tu vas ouvrir une maison d’hôte.
Insensible
Heureux comme avec une femme… Si tu étais un peu moins conventionnel tu dirais par exemple … heureux comme avec une truite saumonée ou mieux aves un hareng saur !
Vertige
Tu dis un truc et aussitôt tu as l’impression que tu aurais pu dire le contraire ou même quelque chose qui n’aurait rien à voir avec la question posée et qui ne serait pas plus absurde que toutes les réponses que tu peux faire.
Pessimisme
Imagine un seul être humain qui irait jusqu’au bout de l’intelligence, de la solidarité, de l’amour.
… quel mauvais exemple il donnerait au reste du monde.
Ferveur
Imagine un seul être humain qui irait jusqu’au bout de l’intelligence, de la solidarité, de l’amour … moi cela me donnerait envie de danser jusqu’au bout du monde.
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Naufrage
Tu bois un verre, serres la main d’un type important et pendant ce temps- là il y a des milliers de femmes et d’hommes qui crèvent noyés, poignardés, gazés.
Désormais tu ne boiras plus un verre, mais deux, trois, quatre, dix. Jusqu’au moment où tu pourras oublier que tu ressembles à un être humain.
Légèreté
Il est plutôt mince et porte les petites culottes de sa femme. Comme ça il a l’impression de ne jamais sortir de son lit et il est heureux.
Méfiance
Il faut se méfier des gens qui ne racontent pas des horreurs, ça veut juste dire qu’ils trouvent tout normal.
Casse-tête
On ne devrait parler que de ce qui nous émeut, nous trouble nous bouleverse. Pourquoi faut-il que si souvent nous tombions dans le caniveau, et que nous y consacrions autant de temps et d’énergie ?
Ambition
Je ne connais ni le président de la république, ni le 1er, ni le 2ème, ni le 3ème ministre…mais il se pourrait bien qu’avant un siècle j’ai une conversation avec une arête de poisson, et peut- être avec une fleur.
Pas rose
C’était un bar du bout du monde, un lieu épuisé où les unijambistes aimaient se retrouver, pour avaler les plus mauvais alcools de la ville. Les banquettes en moleskine étaient prêtes à rendre l’âme. Une poudre blanche flottait parfois à la surface de l’alcool. C’était seulement du plâtre…. Ici la nuit n’en finissait pas de tomber.
Libérez les fous
C’est quoi un fou ? c’est d’abord quelqu’un qui n’est pas d’accord et qui l’audace de penser que chaque être humain est aussi capable de beauté, de sublime pourvu que l’on ne lui casse pas la tête et les reins. Bref un fou c’est quelqu’un de dangereusement normal quand les autres ne le sont pas.
Halte à la dispersion
il y a de vrais salauds, il y a des contrefaçons plus ou moins bien imitées, Il y a aussi ma propension, la tienne, la nôtre à rechercher plus salauds que nous, histoire de l’être moins et moins que moins. Pour clarifier la situation il serait judicieux de mettre sur pied un hit-parade international des affreux. On n’attaquerait le numéro n°2 qu’une fois le n°1 dézingué et ainsi de suite. Franchement, on était tout de même plus confortables quand on avait un ennemi de classe certifié… Le monde est devenu si confus.
Danger
Pas de doute, plutôt que de s’attaquer impunément aux salauds, ce serait plus simple de traquer les gens merveilleux, ceux qui font rêver, rire et pourquoi pas réfléchir. Ça serait si simple de les faire connaitre, de les encourager. Le problème c’est que l’on risque de devenir moins con et ça c’est grave.
Éthique
Se faire, plaisir, plaisir, plaisir de toutes les façons possibles et partager ce privilège avec des femmes et des hommes assez respectables pour ne pas être totalement irréprochables.
Logique
Si tu n’aides pas l’homme qui est au bord du trou à y tomber,
comment pourras -tu appeler au secours?
Langage
Est-il possible d’imaginer un corps sans bleus, sans plaies, sans cicatrices et qui aurait une histoire à raconter?
Totalitarisme
Aujourd’hui que le monde se révèle dans toute sa sauvagerie, les îlots d’humanité qui subsistent, sont l’expression d’un mépris abyssal pour la souffrance de tous ceux qui préfèrent un pire assuré à un hypothétique espoir de sortir du trou.
Dé-répression
Plutôt que de mettre un flic derrière chacune et chacun, on devrait mettre un poète, histoire d’ouvrir les portes à tous les possibles.
Crise
Avant ils disaient, ça ne sert à rien de rêver, d’imaginer, de créer de la beauté, c’est une affaire d’hurluberlus en dehors de toute réalité. Demain, menacés de près par la grande faucheuse, ils applaudiront les poètes et nous plutôt que de perdre du temps à leur rappeler leur bêtise, nous les féliciterons. Ranimer notre part d’humanité réclame toute notre énergie.
Révélation confinement
Cela va être terrible. Non, cela l’est déjà et cela l’était avant … mais nous n’en avions pas conscience. Dans un monde aseptisé nous passions les trois- quart de notre temps à faire à l’identique, à reproduire. Aujourd’hui, enfermés chez nous c’est à peine pire mais loin d’être désespéré. Pour ne pas étouffer, nous serons obligés d’inventer autre chose de plus léger, joyeux en toute complicité avec d’autres êtres humains. Par un coup de baguette d’enfer, nous risquons de réaliser que nous appartenons tous à l’espèce humaine.
Hommage à Ida Mortemart
Ida Mortemart, sublime créature, incarnait la célèbre « Grande Pétomane » revisitée par Roger Vitrac, dans sa pièce » Victor ou les enfants au pouvoir ». On peut craindre que face aux flatulences de l’époque, Ida ne soit obligée de monter le ton.
Précautions
Par les temps qui galopent, il est vivement déconseillé de mettre son doigt dans le cul de quiconque se serait abstenu de faire bouillir son âme dans un auto- cuiseur décontaminé.
Crazy Saloon
Nous sommes tous en train de devenir des stripteaseuses, jour après jour de pandémie nous enlevons une couche… Nous finirons peut -être par supporter de nous regarder tous nus.
Beau ou pas ce spectacle sera très beau.
Touchez là
Plus de poignées de main, plus de caresses, plus de baisers, au moment même où ces gestes sont, au mieux suspendus, nous réalisons qu’ils étaient notre horloge intérieure. Sans eux, nos mains soumises plébiscitent à jamais le dieu savon.
Terrorisme
Si nous sommes en guerre, la police et l’armée devraient user de toute la violence nécessaire pour abattre l’ennemi… avec l’accord du conseil scientifique, bien entendu.
Possession
A la tombée de la nuit, sans précipitation collez votre oreille sur l’écran de votre ordinateur.
Dans le secret de sa carcasse il émet des bruits incongrus… aucun doute il jouit. Jamais il n’aurait imaginé vous avoir tout à lui aussi vite et aussi facilement.
Le grand Satan
Impossible d’imaginer que Bashar al- Assad, Bolsonaro, Poutine et quelques autres dictateurs aient utilisé le Covid 19 pour nous soumettre. On n’aura donc pas l’indécence de dire que pour eux le virus est un cadeau du ciel. Nous, heureusement nous sommes en démocratie…
Lueur
Avant nous n’avions pas de projet collectif. Aujourd’hui nous n’avons pas de projet collectif.
Sauf que nous pourrions prendre conscience que de tout faire pour ne pas mourir, ce n’est pas vivre.
Enfermement
Est-ce possible qu’il y ait eu un confinement avant le confinement… quelque chose que l’on pourrait appeler l’entre-soi?
…. L’infini paradoxe voudrait qu’aujourd’hui chacun éprouve la nécessité de le rompre. Tant mieux.
Anti -social ou anti-virus ?
Depuis que nous sommes exposés au Covid 19 les fabricants d’ordinateurs sont sommés de mettre sur le marché un anti-virus ad hominem aussi performant que ceux qu’ils proposent pour préserver nos PC, Mac, etc… Ces petites machines ayant encore besoin d’êtres de chair et d’os pour les actionner, il paraitrait opportun de préserver le plus de vies humaines possibles.
Paix à nos ancêtres
Les gaulois croyaient que le ciel pourrait leur tomber sur la tête…
Ils avaient juste quelques siècles d’avance.
Hier ailleurs qu’ici
Imaginez des jeunes gens qui se rencontrent le 15 Mars, fous d’amour ils tombent dans les bras l’un de l’autre le 16 Mars, le 17 Mars ils sont autorisés à se souvenir des bons moments qu’ils ont passé ensemble dans une autre vie.
Abstinence
Dans tous les bars, brasseries, restaurants du pays, pour une fois ce les bouteilles d’alcool qui sont ivres… de rage bien entendu.
Suspend ton vol
Une caresse n’abolira jamais le désespoir…
Elle portera seulement au plus haut la joie intense d’un instant fugitif, volé à l’éternité.
Virus néo libéral
Un sauvage démoniaque a décidé d’expulser le plus d’humains possibles de cette planète. Certains murmurent que beaucoup d’entre nous pourraient être ses complices. Le commissaire qui mène l’enquête a été arrêté. Il est vraisemblable que celui qui pourchasse le crime soit lui aussi un criminel.
Mon bébé
Quelle force tellurique faut-il pour donner la vie, là où le virus a dégainé son odieuse Kalashnikov ?
Remède
Pas la guerre, juste de la douceur, l’arme de ceux qui ne seront jamais armés.
Fulgurance
Ce je ne sais quoi qui t’irrigue, qui te fait trembler, te met à nu, c’est quelque chose que tu vis si intensément que… tu pourrais même céder ta part d’un sublime gâteau au chocolat.
Exploration
Nous étions sur la terre ferme comme des navigateurs déboussolés, perdus
dans l’immensité de la mer. Aujourd’hui rivés à notre port d’attache, il n’est pas impossible que nous prenions bientôt prendre le large.
Encore des questions
Nous sommes privés de liberté, mais, terrible question, comment l’avons-nous exercé jusqu’à présent ?
La tribu, à laquelle j’ai le privilège d’appartenir, est privée de cinéma, de théâtre, de restaurant, de virées en avion, mais terrible question, est-ce que cela nous prive vraiment ?
Alors ce qui compte vraiment, ce serait quoi ?
…. La réponse à toutes ces questions pourrait joyeusement nous occuper dans les semaines à venir.
Qui est derrière nous ?
Nous attendons des milliards de masques. En attendant je fais tout mon possible pour enlever le mien.
Rituel ?
Cette année le poisson d’Avril n’aura pas très bon goût.
Tout dire
Résister c’est aussi refuser de faire semblant, avouer que la messe qui chaque matin nous annonce le nombre de morts de la veille est un accablement.
Fraternité
Manolis Glezos, héros de la résistance grecque, a, décroché le drapeau nazi de l’Acropole en Mai 1941. Il est décédé le 30 Mars à l’âge de 97 ans. L’ordre capitaliste n’était pas le sien » Les Constitutions des principaux pays sont les mêmes : le pouvoir vient du peuple et il est exercé en son nom. Il faut que le pouvoir soit exercé par le peuple ». On est donc en droit de se demander quel virus inégalitaire a contaminé notre société, bien avant le Covid 19.
Censure ?
Les radios publiques et privées diffuseraient plus volontiers » Gare au Gorille » de Brassens que « les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics » Il n’y a plus de bancs publics mais les gorilles, eux, sont plus que jamais en activité.
Maturité
Traiter le Corona en ennemi a quelque chose de puéril. On devrait plutôt engager la conversation avec lui, l’appeler par son prénom. Un matin on se réveillerait en disant : Bonjour Donald Corona, tu as bien dormi?
Un autre jour : Hello Xi, Salut Emmanuel. … Aucun doute on pourrai changer de prénom tous les jours.
En prévision de » l’after »
Pour ta super surprise party d’après Corona, il serait bon que tu fasses preuve d’un peu de tact. Évite de convier tous ceux qui ne seront même pas capables de te dire qu’un incident indépendant de leur volonté ne leur permet pas de participer à tes réjouissances.
Démocratie
A Tous ceux de nos concitoyens que nous avons autorisé à vivre dans des conditions inhumaines, nous offrons enfin la possibilité de partager avec nous la catastrophe d’aujourd’hui.
Encore un effort pour rester vivant
On ne connait pas la profondeur de l’abime. Regarder en face l’indéterminé est pratiquement impossible. Il est par contre certain que ce qui nous fait le plus mal peut être l’objet d’une fascination morbide. Chaque millimètre gagné pour s’arracher à la grande messe macabre est un exploit.
Trop bon pour être mauvais
J’aime les éclairs au chocolat, au café également, mais ce que je préfère, encore plus aujourd’hui qu’hier, c’est l’éclair de complicité qu’il peut y avoir entre toi et moi. Cela fait chaud au ventre, irrigue le coeur et se promène un peu partout à l’intérieur de toi, de moi et peut être aussi de nous. … en toute discrétion.
Question de statut
Par les temps qui courent il n’est pas sans intérêt de savoir quel type de contrat nous relie à nos vies.
Sommes nous propriétaires, locataires, intermittents du spectacle ou sous la tutelle d’individus sans vergogne affirmant sans preuve qu’ils en savent plus que nous ?
Style
La légèreté est une forme d’élégance indispensable face à la gravité de la situation. Tous ceux qui au cas où … prennent une tête de condoléances gluantes, mériteraient un bon coup de pied au cul… pour commencer et ensuite de prendre une bonne cuite pour faire face joyeusement à la terreur ambiante.
Mélodrame
Un fils dévoyé d’Agatha Christie, grand admirateur de Donald Reagan et de Margaret Thatcher, vient d’écrire la plus mauvaise pièce du monde. Elle a aussitôt été adoptée par tous. Les acteurs paient, certains beaucoup plus cher que d’autres, pour jouer leur rôle. Chacun d’eux est conscient qu’il peut être éliminé définitivement sans la moindre justification.
Joli prénom
Tiens, c’est curieux Reagan et Trump ont le même prénom en forme de couac.
Ainsi chacun de nous fait coin coin, plutôt que de rugir sauvagement.
Ce qui est nécessaire ?
Dans cette période extrême nous risquons de perdre le sens de la mesure. Où s’arrête le nécessaire dans les précautions prises, où commence l’obsessionnel?
Seule la grande faucheuse pourrait en avoir une idée.
Moches de tous les pays
90% des médias de la planète sont sans doute là pour nous abêtir. Mais le sale boulot ne s’arrête pas là. A chacun d’entre nous qui s’en font une indigestion , ils assènent : il faut vraiment être aussi cons que les plus cons des cons pour avaler nos conneries. Nous sommes désolés de travailler pour un peuple de débiles. Cons vous êtes, cons vous resterez. Et nous, comme hébétés après une cuite au gros, gros rouge, nous nous sentons tellement nuls et moches que nous en redemandons.
Trop belle pour toi ?
J’ai envie de péter, de dire des choses absurdes, horribles et pourquoi pas, sans crier gare de laisser parler la beauté du monde. Malgré toutes nos errements elle porte à bout de bras la planète.
Peur du vide
Avant de te réapprovisionner fébrilement en informations, en critiques, en réflexions peu réfléchies, prends le temps de rêver et pourquoi pas de t’ennuyer. Ton ventre, tes doigts de pied t’en seront éternellement reconnaissants.
Brouillon ?
Je crois que c’est une première. Dans le monde entier on joue une pièce dont les auteurs n’ont écrit que les trois premières lignes. A défaut de démocratie directe, ils créent sous nos yeux médusés la première hécatombe participative.
Nulle part
On n’ira pas tous au paradis et c’est tant mieux, car dans ce lieu pitoyable les professeurs de morale enculent les mouches en toute impunité. Au purgatoire ou en enfer on risque au moins de rencontrer des gens qui avant de te faire la peau, te raconteront une histoire à mourir de rire.
la réponse est dans la question
Qui a le plus peur du vide, la nature où nous qui la saccageons.
écoute
Billie Holliday, Amy Winehouse, Mélanie di Biasio sont, à des périodes différentes, de grandes dames du blues. Elles illuminent autant qu’elles puisent dans leur propres blessures pour panser celles des autres. Ces chanteuses sont aussi des auxiliaires de vie.
Pas peur
Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains pour sortir les mots de leur marécage, être capable de blasphémer, de rouler au fond du précipice, de faire le coup de poing, de serrer dans ses bras des inconnus, d’escalader les nuages. Somme toute il ne faut pas avoir peur d’être vivant.
Fuite de…
Il en avait marre d’être au courant de tout, alors il a ouvert le robinet à gaz.
Merci à l’autre
As- tu bien rempli ta vie? On peut en douter et ce n’est pas très agréable.
… Sauf qu’en écoutant Delphine Horvilleur tu as compris que le souffle de la spiritualité traverse seulement les êtres qui ont eu l’audace de laisser une part de vide en eux
Solidarité
La langue Française n’est pas facile. Le chêne est un arbre, La chaine, elle, entrave un prisonnier, mais cette même chaine quand elle est humaine est la preuve qu’ensemble on peut soulever des montagnes.
Quitte ou double
On parle trop souvent de double peine et jamais de double bonté. Ceux qui prennent soin de nous et qui en plus sont assez généreux pour accepter avec le sourire nos remerciements, savent très bien de quoi il s’agit.
Projet
La légèreté est plus qu’une qualité, une ascèse,
une élégance solaire. Tous ceux qui la recherchent connaissent la profondeur des sacs de merde qu’ils ne cessent de remplir.
Cinéma vérité
Vu » Trois jour à Quiberon » un docu-fiction où Romy Schneider se met à nu face à un journaliste vorace. Pourquoi les unijambistes de l’âme sont -ils capables de faire danser la vie, quand au bord du gouffre, le monde se barde de prothèses inutiles?
La seule réponse que j’entrevois est celle d’une immense gratitude.
Ecologie
Les enfants sages sont autorisés à enlever leur baillon à la fin du repas.
… en trois coups de langue ils auront fait la vaisselle.
Clair
Il est interdit de parler des pauvres, des déshérités, des victimes du système
et de leurs oppresseurs. S’ils l’ont dans le cul, c’est qu’ils l’ont bien voulu.
Accouchement
Tu imagines des mots qui auraient un corps, une histoire sans poudre à récurer, des mots fiers, généreux, qui feraient envie à tous. Ces mots, si tu arrives à les sortir de la prison en forme de précipice où ils sont enfermés, seront d’une évidence brûlante, une sorte de dynamite de douceur. En supposant que chacun de nous soit une fleur, ils auront la puissance de dix tonnes d’engrais.
Recueillement
Chaque jour qui passe, les prédateurs, experts en violences envers les femmes et les enfants, déposent un cierge dans une église. Ils prient pour que le confinement dure longtemps, longtemps.
Acrobates
Les machos qui rêvent d’avoir un sexe plus long que le bras vont tout de même avoir un certain mal à faire l’amour en respectant les gestes barrières.
Pas de domaine réservé
Malgré les grands progrès de la science , ce n’est pas encore demain que les hommes tomberont enceintes. Dommage, il apprendraient à quel point il est difficile de supporter 9 mois de confinement.
La nuit pleure
Elle a perdu Christophe. Un passeur lumineux qui l’autorisait à réveiller le jour.
Verticalité
Le Corona n’a rien de moderne. Il est, qu’on le veuille ou non complice de ceux d’en haut qui, hier comme demain, ne songent qu’à écraser ceux d’en bas.
C’est la loi
Dans la rue je suis obligé de me tenir à un mètre , minimum de ceux que je croise. C’est formidable. Jamais nous n’avons été aussi proches.
Elémentaire
Le confinement d’aujourd’hui pose des questions lancinantes sur le confinement d’hier.
Tout le monde pouvait sortir de chez soi, sauf ceux qui étaient déjà dehors. Demain soyons à leur côté. La solidarité et le déconfinement mental iront très bien ensemble.
Première tentative
Franchement ça serait bien de penser à autre chose… oui, oui. Tiens voilà madame de Grand-Air qui arrive chez moi. C’est bon signe. Eh bien non. Sans transition elle me demande comment elle pourrait expliquer le confinement à Bécassine.
Attention
Mes mains n’osent pas me le dire trop ouvertement, mais j’ai tout lieu de croire qu’elles ont honte de moi. Si elles l’osaient elles pourraient me dire que ce regard trop attentif que je leur porte, ajouté à mes tentatives multiples de les noyer dans de l’eau savonneuse, ne plaident pas en ma faveur. Quand tu rentres dans l’ère du soupçon tu ne sais ni quand ni comment t’en sortir.
Hallucination
En cette période de confinement j’ai cru apercevoir des fruits confis confus de nager en plein brouillard, comme …des cons.
Grossier mais pas vulgaire
Somme toute, s’il y avait à choisir entre la résignation rabougrie et le désespoir joyeux et actif, Je n’hésiterais pas une seconde.Pire j’essaierais de contaminer (hors virus) le plus grand nombre de gens, histoire de rigoler et d’emmerder tous ceux qui nous chient dessus.
Vous me trouvez un tantinet vulgaire? Alors que dire de ceux qui méprisent 99% de la population.
Avant/ après
Les hommes ont-ils été plus lâches pendant le confinement qu’avant?
En évitant de généraliser on peut sans doute et hélas, dire, que ceux qui l’étaient , l’étaient tellement qu’ils aurait fallu qu’ils se donnent beaucoup de peine pour l’être plus.
Epidémie
…. Sérieux ou pas. J’expérimente la contagion par le sourire, le rire et comble d’audace, parfois par la bienveillance.
… Dans la soie
Machin qui n’est pas pauvre m’a dit : Moi je ne pense pas, je dépense. J’en ai conclus qu’il suffit d’être pauvre pour être agité du bocal.
Qui donne le tempo?
Le tempo d’un virus n’est pas le nôtre. A preuve nous pouvions être mentalement confinés avant et le rester après le déconfinement officiel. Le jour d’après est une illusion. Chaque instant avant, pendant, après est un instant de vie, intense ou non. Rapprochons nous des fruits, légumes, plantes et arbres et veillons à chaque seconde à nous arroser correctement.
« y -a de la joie »
Au coeur du désespoir comme de l’ivresse, la joie est la plus belle réponse que nous pouvons apporter aux bouleversements du monde. On parle de feu de joie, jamais de feu de tristesse ou de consternation. C’est dire que ce qui nous fait grandir risque aussi de nous brûler. Tel est le prix de l’ouverture aux soubresauts de la vie.
Petite Bière
La bière la moins bière du monde et assez proche de la pisse d’âne (pardonnez- moi les ânes) est la Corona d’origine mexicaine. il se pourrait que ce fichu virus éprouve un malin plaisir à la mettre en bière. Alors que les belges, grands amateurs de bière, ont dans la commune d’Asse située dans le Pajottenland brassé la formidable « Mort subite » toujours vivante.
Trou trou,trou trou
J’aime les gens plein de trous. Trous de connaissance, trous sans fond ou avec fond, trous du cul, heureux de l’être et d’en avoir un, trous de mémoire … un peu moins. L’air circule plus facilement chez ces êtres là et la vie aussi.
Au secours les sérieux nous attaquent
On n’est pas sérieux quand…on a 17 ans disait Arthur Rimbaud. Pourquoi le serait -on plus à 18, 58, 88 ou même 100, pourquoi le serait-on face au Corona minus? L’esprit de sérieux est l’arme des réacs, des colonisateurs, des cul- bénis qui veulent soumettre tout ce qui bouge à leurs oukases. Que nos incertitudes ouvertes aux aléas du vivant nous préservent d’un tel virus. Déjà rien que de penser à mélanger ma langue avec la tienne, je sens qu’une porte est en train de s’ouvrir.
Sortis du brouillard ?
Les barreaux de la prison on ne les voyait pas avant. Parce nos maîtres avaient eu l’intelligence perverse de les implanter dans nos têtes. Une des vertus du confinement a été de les rendre visibles, lourds à porter. Prenant conscience de nos limites nous étions en mesure de les dépasser, de nous projeter ailleurs.
Enfin nous avions un point d’appui, nous n’étions plus des épaves flottantes.
Le dé-confinement partiel et boiteux risque bien de nous faire replonger dans un ici qui serait nulle part, on ne sait quand. Mais il est aussi possible que nous soyons immunisés non contre le Corona mais contre La sujétion à géométrie variable d’avant. Tel est l’enjeu, poil au noeud ( gordien forcément)
Contre vents et tarés
De la racine de mes cheveux, jusqu’à mon gros orteil, je sais que la vie exulte
quand la magie de la rencontre nous autorise à partager douceur et folie avec tous les êtres qui acceptent de faire danser le moment présent. Il est des abandons qui sont aux antipodes d’une reddition.
Escroquerie
Comment peut- oser dire que les peuples qui révèrent une multiplicité de dieux sont des sauvages ?
Alors qui sommes nous, nous qui saccageons la planète, pendant que des êtres humains, sourds à notre catéchisme, se mettent à genoux devant des arbres, des rivières, des animaux. Leur religion? le respect de la vie.
En commun
Pour la première fois dans l’histoire tous les humains découvrent en même temps qu’ils peuvent être anéantis. les pessimistes diront qu’une vie en commun qui commence par la fin, n’est guère encourageant. Les optimistes
plus simplement nous rappellerons que l’acceptation de la mort est un moteur de vie.
Remember
Je me souviens de réunions où des bellâtres aux dents blanches, sans crainte du ridicule, roulaient des mécaniques face à des créatures de rêve. Ils étaient stupides, grossiers en toute normalité.
Etait -ce vraiment le bon temps? Tous ceux qui pensent que c’était mieux avant, doivent avoir une grosse poussière dans l’oeil.
Grosse fatigue
Nous voilà dézingués, épuisés, épaves de nous -même à mettre au rebut. Même BHL semble durablement atteint… c’est tout dire.
ça craque de partout, mettre un pied devant l’autre est un exploit. Voilà , malgré les apparences une bonne nouvelle. Nous redécouvrons, certes un peu durement, que nous avons un corps et qu’à ce stade avancé de notre décomposition, nous avons obligation de l’écouter.
Folie
Imaginez un soldat un peu naïf, genre sapeur Camembert, né pour obéir au ordres venus d’en haut. Une voix lui dit : pars en guerre contre le méchant virus, une autre lui assène: tu dois impérativement rester chez toi, sinon tu vas mourir. Il aimerait obéir, mais il ne peut pas. Ses chefs magnanimes lui proposent de suivre des cours du soir, histoire d’être assez intelligent pour éviter de confronter ceux d’en haut à leur puissante bêtise.
Ma soeur
En ces temps où le machisme rétrécit de quelques millimètres, il semble opportun que le terme sororité se substitue à celui de fraternité. Ainsi sera mis
en avant la part féminine de chaque homme, ainsi sera mis en avant l’étrange complicité qui au- delà du genre peut réunir les êtres aimants.
Noir c’est rose
Nous avons obligation de lucidité. Aujourd’hui qu’ils soient muets ou capables d’articuler un discours, les individus sont profondément et inégalement abimés. Demain les plus vulnérables le seront encore plus, la casse sociale et économique s’ajoutant à la casse mentale. Si nous ne sommes guère en capacité de penser demain, nous avons obligation d’être concrets. Solidarité. Solidarité.Main au portefeuille, main dans la main, oreilles en éveil, coeur debout.
Par les temps qui courent la désespérance est un luxe éculé.
Merci les mots
Les mots, je ne vous remercierai jamais assez. Maigres, efflanqués ou dodus vous êtes là pour caresser le vide, tenter d’établir des passerelles entre des aventuriers intrépides , des rentiers qui le sont moins et tous les innommés à la terre. Vous êtes là pour faire crier l’absence d’amour, pour éclairer nos tragi-comédies , vous êtes là aussi pour nous faire grandir. Vous ne craignez ni dérapages, ni accidents. Vous êtes si pleins de vie, de rires et de larmes que la mort ne vous fait pas vraiment peur. De jour comme de nuit, vous nous faites danser sur une musique imaginaire délicieuse. Généreux vous donnez de la chair à nos arabesques mentales, du parfum à nos abimes sidéraux. Merci infiniment les mots.
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