Tout citoyen a droit à une information libre. C’est précisément pour dénoncer à quel point la presse comme les médias audiovisuels publics ou privés sont asservis que Laurent Mauduit à écrit « Main basse sur l’information ». La main mise sur la presse par une poignée de milliardaires dont ce n’est pas le métier a commencé sous Sarkozy, elle s’est poursuivie de plus belle sous Hollande. Parmi eux : Vincent Bolloré, Xavier Niel, Patrick Drahi, Bernard Arnault, Pierre Bergé, Mathieu Pigasse. Cette concentration accélérée quand elle ne réduit pas les rédactions à l’état de squelette, autorise toutes les censures, normalisations et désinformations, vidant de son contenu notre démocratie. Alors que les mutations en cours, comme les tragédies que vit notre planète exigeraient une maturité accrue de nos citoyens, c’est à une véritable régression que nous assistons. « Le temps de se révolter est venu » écrit Laurent Mauduit. Lire son livre est un premier pas. Aucune fatalité ne nous oblige à devenir des esclaves.
François Bernheim
Interview de Laurent Mauduit
FB
Quel était votre objectif en écrivant « main basse sur l’information » ?
Laurent Mauduit
j’ai toujours eu une conception très citoyenne de mon métier, un métier dont l’exercice s’est dégradé au fil des ans. j’avais toujours eu envie d’écrire un livre de réflexion sur l’état de la presse et dans la situation politique actuelle, j’ai la volonté de faire bouger les lignes, d’inscrire à l’agenda du débat public cette question de la liberté de la presse qui est avant tout un enjeu pour les citoyens. Il n’y a pas de démocratie forte et équilibrée sans des citoyens éclairés. La presse est un enjeu démocratique majeur et le plus souvent elle n’est pas à l’agenda du débat public. Sur les dernières présidentielles, une seule fois il y a eu un petit débat public. Bayrou sur le plateau de Claire Chazal ( TF1) a interpellé l’actionnaire de cette chaine. Compte tenu de la gravité de la situation, après le séisme Bolloré/ Niel ce serait bien de jeter un pavé dans la marre en invitant à une réflexion sur la presse baromètre de l’état de notre démocratie.
L’état de la presse dit quoi sur la société française ?
Deux choses essentiellement :
En France la presse est abimée par deux facteurs lourds. 1/ l’affairisme, 2 Le présidentialisme. les deux se combinent. La crise de la presse existe dans d’autres pays, il y a des phénomènes de concentration, de mondialisation. Il peut y avoir des récessions publicitaires, une crise économique de la presse, il peut y avoir des phénomènes de consanguinité entre la presse et les milieux d’affaires, mais l’un des signes distinctifs très forts de la crise de la presse française, c’est qu’à la première se rajoute une crise de dépendance. C’est tout à fait exceptionnel dans le paysage mondial, en France la presse est la propriété de milliardaires dont ce n’est pas le métier. Il y a Bertelsmann en Allemagne, Murdoch en Angleterre. Que l’on aime ou non tel ou tel titre, c’est une logique industrielle qui prévaut.
Ici la presse est dans la logique du palais.
Le capitalisme de connivence a prospéré en France pour une raison qui tient à la culture politique française. Si on regarde la vie politique sous le second empire, ainsi que la décrit Pierre Rosanvallon, dans « la démocratie inachevée » la figure dominante est celle du face à face entre le souverain démocratique et le peuple. Tout ce qui s’interpose dans ce face à face est illégitime, donc le parlement , la presse le sont. On vit avec ce legs, cela a été le cas du gaullisme qui a eu le même regard sur la presse. L’ORTF, c’est la voix de la France, l’agence France Presse, une extension du quai d’Orsay. Le Sarkosisme a été très représentatif de cette culture politique. Nous ne sommes pas dans la tradition Anglo-saxonne du premier amendement : liberté d’opinion, liberté de la presse sont fondatrices de la démocratie américaine.
Très bien mais qu’est-ce que dit la presse sur l’état de la société ?
J’ai du mal à répondre car je pense que l’écosystème de la presse s’est dégradé pour des raisons qui échappent au citoyen. Ce que je sens , c’est l’immense appétit des citoyens, dés lors qu’ils peuvent avoir accès à une presse libre et indépendante. Il y a un discrédit de la presse, parce que beaucoup de citoyens ont l’intuition que beaucoup de journalistes côtoient de trop près les grands de ce monde. Nous avons fait à Médiapart une réunion publique, dans une petite bourgade sur l’état de la presse et de la démocratie, il y a une immense curiosité. On rencontre souvent une sorte de pessimisme, fatalisme dans la profession.
Les citoyens ne seraient plus au rendez-vous, ils n’ont plus l’appétit de lecture qu’on pouvait avoir autrefois, quand la télévision n’avait pas encore un impact majeur.
Moi, je suis convaincu du contraire.
Il n’y a pas une crise de la demande, ce ne sont pas les citoyens qui se détournent, c’est une crise de l’offre. L’une des preuves, c’est l’expérience de Médiapart. On a réussi le pari économique et c’est une bonne nouvelle pour toute la presse, pour ceux qui travaillent, essaient d’enquêter, de mettre au jour, ce que l’on tente de nous cacher. Si la presse a son propre agenda, pas celui des financiers et des politiques, le public sera au rendez-vous. Cela va totalement à rebours de l’idée dominante de citoyens en empathie avec une presse low cost. Si on regarde la vieille presse, la presse papier, l’âge moyen du lectorat est de 60 ans. En clair, Libération, Le Monde, le Figaro sont des journaux que des gens jeunes ont acheté à 20 ans sans que ces journaux aient l’énergie, l’intelligence ou la capacité de renouveler leur lectorat. Du point de vue démocratique, c’est très inquiétant. La tranche d’âge des 18/ 45 ans ne lisait plus. Hors grâce à la révolution technologique, Internet, les réseaux sociaux, il y a une possibilité de renouvellement, de reconquête des lecteurs avec le participatif. Au tout début à Médiapart on se manifeste avec l’affaire Bettencourt, les gens qui viennent nous lire sont des abandonnistes de la vieille presse. Trois ou quatre ans après l’affaire Cahuzac, on a gagné une frange de lectorat qui est assez différente, plus jeune, on recoupe à Médiapart une envie de refondation, de rajeunissement de la presse, on montre à une génération que c’est possible. On assiste à l’effondrement d’un vieux monde, de connivence, de technologies du passé, on passe à un journalisme moderne très amélioré, l’écriture multi –média est enrichie par rapport à l’écriture papier, c’est une forme de journalisme où le citoyen a une place active. L’entre-deux que nous vivons est compliqué, on voit bien le vieux monde s’effondrer, Libération ,tous supports confondus, a moins de 50 000 acheteurs, le nouveau monde émerge mais dans le désordre.
Libé, semble même avoir plus vieilli que le Monde ?
C’est une sorte de fruit sec, après de nombreux plans sociaux. J’ai des amis qui travaillent à Libé et je suis triste pour eux, des amis qui essaient de faire dignement leur travail. Ce journal a été terriblement abîmé. Dans le paysage très sombre de la presse française que je décris, il y a malgré tout des raisons d’être optimiste, je pense qu’il y a plein de gens qui sont en attente d’une presse nouvelle.
La réception de votre livre par les médias est un test intéressant !
J’ai essayé non pas de décrire les hommes, mais de décrire l’écosystème de la presse.
Il y a eu une réaction très chaleureuse à la sortie de mon livre, cela ne m’était jamais arrivé dans cette proportion là, J’ai eu un nombre considérable d’appels d’associations démocratiques, pour le reste, j’ai eu un accueil très chaleureux de confrères étrangers, une page et demie dans le Soir de Bruxelles, deux pages dans l’Echo, journal économique belge, également un très bon accueil dans Manifesto, le journal proche des communistes italiens. Pour la presse française, rien dans le Monde, rien dans Libération, dans l’Express, rien dans le groupe Next Tv de Patrick Drahi. J’ai deux consoeurs du Monde Ariane Chemin, Raphaëlle Bacqué qui ont révélé le passé politique du directeur de la rédaction du Figaro qui a écrit un livre pour le compte de Jean Marie Le Chevallier, le premier maire FN de Toulon. Les portes sont restées fermées à France Culture. Même si la presse est aux mains de milliardaires, il devrait y avoir des zones sanctuarisées comme le service public. A l’époque où il y a quand même de nombreuses dispositions très régressives concernant le droit de savoir des citoyens, la directive sur le secret des affaires, les lanceurs d’alerte qui sont mal protégés, la disposition au Sénat qui remet en cause une des lois qui est au cœur de la république, à savoir la loi sur la presse de 1881 qui fait sauter le délai de prescription en matière de diffamation (1). Cela limite les aspirations démocratiques suscitées par Internet, faire en sorte que la transparence soit la règle et l’opacité l’exception. On n’a pas de grande loi progressiste comme l’Islande a pu en prendre une. Il faudrait à tout le moins un débat public pour contenir les dispositions régressives sur la presse et les menaces que font peser la concentration, la censure, l’auto- censure y compris de la part de Radio France que je critique, tout en disant que là aussi il y a des poches de résistance. Tout cela mériterait un débat.
Pour aller dans ce sens, Elise Lucet vient de reprendre Envoyé spécial
Le diagnostic que je fais sur Radio France et France Télévision, c’est qu’il n’y a plus de différence entre télévision privée et télévision publique. Il y a encore une différence entre Radio privée et radio publique. Il reste qu’il y des journalistes qui ont la tête haute qui défendent une culture et une éthique professionnelle qui sont les mêmes que celle de la presse indépendante. C’est vrai que dans un océan de normalisation, quelques émissions comme « Cash investigation » sortent du lot, Il y a fallu qu’il y ait conflit avec Michel Field le directeur de l’information pour qu’Elise Lucet ait le droit de diffuser une information qui est quand même majeure sur l’affaire Bygmalion. Je pense que tout cela traduit le fait qu’il y a au sein de France Télévision des journalistes qui résistent au verticalisme de l’information ,à son manque d’indépendance.
Une loi sur la refondation de la presse est, dites vous inséparable d’une refondation démocratique. Sur quelles forces s’appuyer pour aller dans ce sens ?
Vous allez me désespérer ….
Dans le paysage politique français, le parti socialiste a tiré totalement à rebours pendant ce quinquennat, mais il y a eu des parlementaires qui ont joué un rôle vertueux. Il y a des régressions fortes et de petites avancées. Par exemple la commission sur le numérique, où siégeait Plenel , les dispositions ont été adoptées à l’unanimité, gauche et droite confondues, au sein du PS il y a des gens qui vont dans le bon sens mais globalement sur la liberté de la presse, c’est un désastre. Jean Luc Mélenchon ne répond pas à l’idéal démocratique que l’on peut avoir sur la presse. Il vitupère Il sans arrêt contre les journalistes, il s’attaque aux hommes au lieu de critiquer le système qui les asservit . Il faut changer l’écosystème pour que même les faiblement courageux soient incités à être pugnaces. Il y a malgré tout dans la société un bouillonnement démocratique, il y a des sociétés de journalistes qui existent depuis 10ans. Il y a des regroupement, style le collectif qui s’est créé avec Elise Lucet , Fabrice Arfi, » Informer n’est pas un délit » qui s’est beaucoup battu sur la protection des lanceurs d’alerte, contre la protection du secret des affaires. Il y a aussi un bouillonnement chez les jeunes journalistes, une contestation de l’asservissement qu’on leur propose comme avenir. Il y aussi un droit de savoir des citoyens qui affleure. C’est pour cela que dans tous les endroits où je vais j’essaie d’appeler à la formation d’un GIE démocratique
C’est à dire ?
Il y a plein d’associations démocratiques, syndicats, qui comprennent cette thématique de la liberté de la presse, j’appelle à défendre les causes communes. Je crois beaucoup aux causes communes ,ce que les partis de la gauche ne font pas.
Il faut créer des mouvements citoyens qui mettent à l’agenda public des questions décisives.
Les associations qui font appel à vous vont sans ce sens ?
Oui de Radio Libertaire à la Ligue des droits de l’homme. Je ne sais comment cela doit émerger, mais peut être cela doit s’inspirer de la refondation démocratique espagnole. Il y a eu Podemos, mais aussi un véritable bouillonnement démocratique d’associations multiples qui fait que cela a bousculé le paysage politique espagnol avec l’élection des maires de Madrid, Barcelone et d’autres villes.
Podemos ne ressemble pas vraiment à l’extrême gauche Française ?
En Espagne il y a des gens qui ont tendu la main…
Le terme que m’a le plus frappé dans les débats espagnols est celui de confluence.
La refondation ce n’est pas seulement Podemos, mais un bouillonnement démocratique avec le droit au logement, le droit des chômeurs, le mouvement d’ indignés .Il y a eu contagion. En France ce mouvement là n’a pas pris. Si Nuit debout n’a pas prospéré c’est parce que certains sont restés dans l’invective, parce que le mouvement ne s’est pas massifié. La position même de Mélenchon qui se déclare tout seul candidat a un aspect autocratique. Ce n’est pas, on tend la main autour de nous, rassemblons les frondeurs du parti socialiste, les gens du parti de gauche, du parti communiste, trouvons un mouvement commun, défendons des causes communes, il y a un aspect encore assez bonapartiste, bonapartiste de gauche dans ce cheminement là.
Il faudrait qu’il y ait un bouillonnement démocratique qui aboutisse un jour à une constituante. Il faudrait que le pays se ressaisisse de son propre destin. La question de la refondation de la presse est profondément liée à celle de la démocratie.
Il y a un aspect paradoxal dans votre livre. Vous faites l’historique de la presse depuis la révolution française et on comprend qu’à quelques exceptions près, c’est une presse qui a toujours été aux ordres. On pourrait en déduire qu’il a une fatalité à son asservissement, sauf qu’à la fin du livre en quelques lignes seulement vous affirmez qu’il y a d’innombrables signes qui rendent optimiste.
C’est vrai que la note dominante est du côté du séisme … Bolloré qui construit un empire colossal et qui censure, Niel et ses amis qui font la même chose, le paysage immédiat est assez glaçant. Mais il y a tout de même des moments de refondation, des moments d’espoir. A la Libération le Combat de Camus, même s’il arrête d’écrire dans le journal en 1947, son rôle contre la torture en Algérie bouscule toute la presse. Le Monde dénoncera la torture en Algérie, deux ans après Combat. L ’histoire du Monde est plus compliquée, en fait au départ il est très lié au gaullisme. Il ne sera réellement indépendant qu’après 58. Mais il est vrai que la tradition française, le paysage économique de ce pays ne poussent pas à l’optimisme.
Du côté de l’Europe ?
Les pays européens ont une tradition différente de celle de la France, portée sur le capitalisme de connivence. En Allemagne la presse a souvent été indépendante dans des structures juridiques style fondation qui protègent la presse, parfois ce que l’on peut lire est plus réconfortant. Il y aurait beaucoup à dire sur la presse trash britannique. Ce qui est inquiétant dans la période récente c’est qu’il y a beaucoup de puissances politiques et financières qui comprennent qu’Internet ouvre la voie à de plus grandes libertés, il y a donc une sorte de coalition aussi bien au niveau français qu’européen pour empêcher que le système ne soit ébranlé, avec de nouveaux entrants. Ils n’assimilent pas la presse numérique à un journal mais à des services. Regardez la directive sur le secret des affaires. Au début c’est le gouvernement socialiste français qui élabore une proposition de loi portée par Urvoas ( président de la commission des lois avant de devenir Garde des Sceaux) et finalement ils arrêtent la proposition de loi car ils arrivent à convaincre Bruxelles de préparer une directive qui reprend le projet de loi. C’est inquiétant parce qu’il y a des pays où la question du droit de savoir des citoyens a prospéré. Ainsi le Freedom of Information Act qui voit le jour aux Etats Unis en 1966, à l’époque de la guerre du Vietnam, il donne le droit aux citoyens d’avoir accès aux documents administratifs. Cette législation américaine a été reprise ,améliorée dans plusieurs pays comme la Suède, où le demandeur peut rester anonyme. En Islande dans le cadre de la révolution démocratique islandaise, il y a quatre à cinq ans ,ils ont donné le droit aux citoyens d’avoir accès aux documents d’une entreprise privée, dès lors que cette dernière est sous contrat ou aidée par l’état. En France l’état français apporte 42 milliards d’Euros aux entreprises sans contrepartie, il serait assez légitime que tout citoyen puisse découvrir à travers leur comptabilité ce qu’elles en font. Le groupe Total a reçu 12millions d’Euros, où sont-ils passé ? Cela correspond à l’article 14 de la déclaration des droits de l’homme : tout citoyen par lui même ou par l’intermédiaire de ses représentants a le droit de vérifier l’usage de fonds publics. Dans les fondements de la déclaration des droits, il y le principe de la transparence .Il y aurait vraiment matière à ce que l’Europe se saisisse de la révolution technologique en disant quelles sont les nouvelles avancées démocratiques que cet outil nous donne. En fait, on a laissé les oligopoles se former et prendre comme Google une place considérable et pour le reste verrouiller afin d’empêcher les nouveaux entrants de prendre une place. Donc le paysage européen n’est pas très réconfortant.
Sur le Net , il y a d’autres médias citoyens ?
Ce qui est compliqué c’est que l’on est dans le paysage d’un vieux monde qui s’effondre avant que le nouveau émerge, et il y a aussi des échecs. Il y a eu des expériences chaleureuses comme Dijonscope. L’entreprise a fait faillite aussi parce que l’état n’a pas eu de vision stratégique et de volonté citoyenne pour les aider à émerger. A Marseille il y a deux petits journaux numériques dynamiques ,c’est le Ravi et Mars Actu qui sont étranglés par le manque de moyens.
Il y a aussi CQFD à Marseille
Dans beaucoup d’endroits il y a des expériences de ce type là mais qui restent assez fragiles. Dans les débats vidéo récents de Médiapart l’économiste Julia Cagé, fait cette remarque de bon sens, quand on démarre un petit journal sur le net, cela ne peut se faire avec deux , trois personnes, il faut Sept à dix personnes pour démarrer. Nous, avons démarré avec 25 personnes et 4 millions d’euros , pourquoi dit J Cagé n’y a t-il pas une banque d’investissement public qui soutienne de telles initiatives ? Ici on défend l’idée de sociétés citoyennes de presse, style non profit organisation qui n’ont pas une vocation lucrative, sociétés dont les bénéfices seraient obligatoirement réinvestis. Il a plein d’idées possibles pour aider une presse nouvelle à émerger.
Vous êtes prêts à vous allier avec d’autres ?
Nous, on est dans une logique d’aide et de partenariat, c’est ce que les dit aux équipes de jeunes journalistes qui se créent en région aux équipes ou qui se sont mobilisé quand les révolutions démocratiques arabes ont démarré. On pouvait les aider soit par des systèmes d’abonnement groupés, ce que l’on a fait avec Dijonscope. On leur offrait des abonnements à prix réduit pour les aider à démarrer, en même temps on leur proposait des partenariats éditoriaux, on prenait chez eux 3 à 4 papiers par mois et ils pouvaient mettre en ligne l’équivalent de Médiapart. Nous préférons créer des synergies avec ceux qui recherchent comme nous à créer un mode de fonctionnement indépendant plutôt que d’imposer la marque Médiapart. C’est aussi ce que l’on a fait en Espagne, avec le site « Info libre » en fournissant également une aide financière. On participe au capital et on a un échange éditorial qui est très important. Ils prennent nos papiers, les traduisent, que nous même on les reprend sur l’onglet Médiapart en espagnol. L’intérêt de la presse espagnole c’est qu’elle aussi très attentive à l’actualité de l’Amérique latine. On est donc plus dans une logique de partenariat/ coopération que de développement.
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Main basse sur l’information
de Laurent Mauduit cofondateur de Médiapart
éditions Don Quichotte
(1) le délai de prescription reste de 3 mois pour la presse papier et passerait à un an pour la presse numérique.
Un deuxième Livre essentiel » Le monde libre » vient de paraitre sur les médias et l’état de notre démocratie. Son auteur Aude Lancelin était rédactrice en chef adjointe de l’Obs ( débats et idées) avant d’être congédiée aussi brutalement qu’il est impossible de penser qu’un tel acte puisse être commis par un hebdomadaire progressiste. Mardi ça fait désordre publiera dès que possible une critique de ce livre courageux et hélas instructif.
Editeur : les liens qui libèrent