« De l’art ou du charbon. »
Catastrophe écologique, crise humanitaire, ce qu’on peut faire.
Hazaribagh, vous avez dit Hazaribagh ? Le Hazaribagh est un district de l’état de Jarkhand, en Inde, entre le Bihar, l’Orissa et le Bengale. Son nom signifie « mille jardins », son climat est agréable, ses collines verdoient. Mais il détient dans son sous-sol 40 % des réserves de minerai de l’Inde, dont de l’or et du charbon, exploitées dans d’immenses mines à ciel destructrices pour l’environnement. Catastrophe écologique, donc : pour mettre à nu le précieux minerai, on a déjà rasé 2000 km2 de forêts, habitat des tigres et des éléphants, et de riches terres agricoles qui fournissent de précieuses ressources à la population tribale locale. L’Etat indien ne soutient évidemment aucune politique d’aide en faveur des populations pauvres, réparties dans plus de 200 villages. Quand des agressions ont lieu pour raser ces villages, les autorités ne réagissent pas. On parle même d’un projet de déportation.
Un trésor menacé.
Pourtant, ces populations méritent à plus d’un titre d’être protégées. Lutte du pot de fer contre le pot de terre, bien sûr. Dans l’indifférence générale, une tradition multi-millénaire est en train de s’éteindre peu à peu. Celle des murs peints par les femmes des tribus, dont certaines sont de véritables artistes, au sens où nous l’entendons. Inlassablement, mousson après mousson, elles repeignent les murs des maisons des villages, jusqu’ici en terre. Cette tradition remonte à l’âge rupestre. On retrouve dans la région de nombreux rochers et des grottes qui portent encore des traces de peinture de temps très lointains. 12 styles distincts sont reconnaissables dans la région. Les magnifiques scènes colorées sont élaborées pour les fêtes d’après la moisson. Les chefs d’œuvre en noir et blanc sont réservés aux mariages. La mère de la jeune épousée, avec les femmes de la maison, décore elle-même la chambre où la mariée passera sa première nuit avec son mari. Mais en 2015, il y avait 50 % des maisons en moins à revêtir les peintures.
L’extension des mines menace le territoire des villages et les zones de ravitaillement. Il est de plus en plus difficile pour les habitants d’obtenir de quoi assurer leur subsistance. Et les pigments utilisés pour peindre sont longuement travaillés par les femmes elles-mêmes à partir de matières naturelles, ce qui devient plus que difficile dans ces conditions.
Le monde à la rescousse !
En 2009, la photographe allemande Deidi von Schaewen arrive dans la région, à la recherche de ces maisons peintes pour un livre. Elle rencontre alors Bulu Imam, le défenseur de ces femmes et de leur civilisation en Inde. Personnalité très active dans les milieux de l’environnement, Bulu Imam s’est rendu compte que c’était la beauté de ces œuvres éphémères qui allait les faire connaître et peut-être les préserver. Depuis 1987, il fait campagne pour sauver la zone de l’extension destructrice des mines. En 1992, il fonde le Sanskriti Museum, puis la Tribal Women Artist Cooperative. Partout dans le monde, aux Etats-Unis, en Australie, dans plusieurs pays d’Europe, il multiplie les conférences et les expositions. Car, à sa demande, certaines femmes peignent désormais leurs œuvres sur papier, certaines connaissent un réel succès et sont vendues jusqu’à Londres ou New York. Son fils Justin entreprend également de nombreuses actions. Entre autres, un mur peint sur le quai d’une gare locale et des financements dans plusieurs villages. L’ambition du père et du fils est que cet art menacé perdure malgré tout. Deidi von Schaewen, à qui l’on doit le reportage photographique, retourne au Hazaribagh à 2 reprises, en 2014 et 2015. De retour à Paris, elle décide de leur apporter son aide. En 2014, elle crée une association «Femmes du Hazaribagh » qui recueille des fonds pour permettre aux artistes de relancer la tradition des maisons peintes. Conjointement à Justin Imam, ils envisagent de nouvelles actions, pour durer dans le temps. Un an après, elle a réussi à fournir des pigments pour de nombreuses maisons et à offrir une modique récompense en argent à celles qui n’ont pas renoncé. Le combat pour la beauté continue.
buluimam.blogspot.com/
tribalartofhazaribagh.blogspot.com/
Femmes du Hazaribagh
deidivonschaewen@yahoo.com
Photos Deidi von Schaewen – www.deidivonschaewen.com
Marie Hélène Massé
C’est magnifique et le monde (dirigeants) devrait TOUT FAIRE pour protéger ces cultures essentielles à la survie du monde .
Bonjour ,
je suis très sensible à l’art des femmes du Hazaribagh et à votre démarche les concernant..
Anders et moi , aimerions vous rencontrer ( Marie héléne Masse, Deidi von Schaewen ) car nous sommes, aussi des « interecesseurs passionnés » d’art contemporain Gond et Bhil et Warli, que nous faisons connaitre ans notre galerie http://www.andershus.fr 27 rue Charlot paris 3.
Je vous contacterai à la rentrée
Bien à vous
Anne Chevalier 06 63 76 21 16
Je suis au courant de la catastrophe Humanitaire et Codicologique qui pèse sur ce pays.
Régulièrement , la TV parle de ce pays sinistré par la pollution due aux pesticides employés pour la teinture des textiles et cuirs vendus entre autre en occident !!!!!! et combien d’hommes et de femmes travaillant dans ces usines sans protection meurent très jeunes, et vivent dans des conditions effroyables.
Une amie m’envoie le carton de l’exposition. » Femmes du Hazaribah »
Cyril Postel-Vinay, président du conseil d’administration
et Nasrine Seraji, AA dipl. RIBA, directrice de l’ENSA Paris-Malaquais
ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition
Femmes peintres du Hazaribagh
Photographies de Deidi Von Schaewen
présentées par l’association « Femmes du Hazaribagh »
Le jeudi 6 octobre 2016 à partir de 18h30
Pourquoi ne pas joindre Anne- Sophie Lapix directrice de l’émission quotidienne : C’est à vous sur la 5 ?
Pourquoi ne pas mettre en ligne une pétition sur Change.org?
Je suis très sensible à ces merveilles de maison peintes, qui souvent par leur symboles racontent l’histoire de ces femmes ?
Exposition présentée du 7 octobre au 26 novembre 2016
Espace Callot,1 rue Jacques Callot, 75006 Paris
M° Louvre-Rivoli (l.1), St Germain-des-Prés (l. 4), Odéon – Mabillon (l. 10)
Parking : 27 rue Mazarine
Entrée libre du lundi au vendredi de 10h à 19h30 et le samedi de 10h à 18h30