Chaque mois ou presque,selon ses humeurs, ses envies, ses révoltes, notre amie Assa Diarra frappe en toute liberté. Cela peut faire mal… mais cela nous fait surtout du bien.
Je reviens après une longue absence (ne me jetez pas la pierre, ce n’est même pas moi qui le dit mais l’Evangile). Je reviens avec non pas un mais deux frappés.
Je fais partie de ces jeunes gens qui ont passé l’été à Paris. Plusieurs raisons à cela en fonction de chacun. Pour ma part le travail m’appelait à la Bibliothèque Nationale de France (oui ça fait bien de le dire), le permis de conduire ne se payant pas tout seul. La liberté véhiculée a un prix, donc à la trappe les vacances.
Durant ces deux mois (bon en réalité c’est plus un mois et demi), j’ai pu recenser les deux choses qui m’avaient le plus frappée.
1. Les migrants ne sont plus des êtres humains
Aucune volonté de rentrer dans un débat politico-politique. Mais vraiment aucune. Déjà, je ne le maîtriserais pas et surtout ce ne serait pas très instructif pour vous. Je constate, c’est tout.
J’ai lu un nombre incalculable d’articles mais aussi de commentaires sur les migrants. Le premier mot qui me vient à l’esprit est : choc. Quatre petites lettres pour décrire la rafale, d’une violence inouïe, que j’ai cru recevoir.
J’ai été, et je continue d’être, triste qu’on puisse stigmatiser autant de personnes sans raison ou argument valable et solide. Exaspérée qu’on puisse résumer d’un revers de clics leur existence. Enfin, dégoûtée qu’on puisse ne plus les considérer comme des êtres humains à part entière. Un florilège, je vous dis. Dorénavant il faudra les appeler Les Lâches, Les Parasites ou encore Les Profiteurs. On pourrait presque faire une trilogie, non?
J’ai pensé très fort à mon père (non non nulle volonté de faire pleurer dans les chaumières !). D’ailleurs je ne détaillerai pas son histoire, violemment commune.
J’ai pensé à lui oui. À une trentaine d’année près, on aurait pu parler de lui. En fait je crois qu’au fond on parle de lui. La violence me paraît plus grande aujourd’hui tout simplement parce qu’on est dans une ère de l’instantanéité. Les propos et les évènements sont relayés à la vitesse éclair avec internet et les réseaux sociaux. Le minitel et les journaux papiers, qui devenaient marron et illisibles avec le temps, n’étaient pas hyper pratique de ce point de vue.
2. La solidarité existe
Puisqu’on est partis sur les « migrants » (bon ok j’étais seule à partir, mais vous devez faire semblant de me suivre, vous vous rappelez ?), j’enchaîne avec un aspect plus positif.
La SOLIDARITÉ. Ah comme j’aime ce mot, comme il est doux à mes oreilles. Je le trouverais presque sensuel. Enveloppé d’un S qui tranche avec un T, finalement adoucit par un E final d’apparat. Un mot d’une grande force qui devrait être érigé en Nom Propre.
Bref j’en reviens au fond. Sur twitter, facebook mais aussi dans la «vraie vie», j’ai pu voir des initiatives citoyennes, des collectifs et associations se mobiliser pour aider et alerter. De la Chapelle en lutte à France terre d’asile en passant par Entraides citoyennes pour ne citer qu’eux. Alors même si on veut nous faire croire qu’on est tous pourris, eh ben ça fait chaud au cœur de voir que ce n’est pas tout à fait vrai, que ce n’est pas vrai du tout même.