Podemos. C’est d’abord une musique, une ouverture, un refus de l’impuissance. Sans allégeance aucune nous devons prendre en compte. Voilà ce qu’en dit Médiapart

 

« Au moment où tous les partis dits socialistes ou sociaux démocrates administrent quotidiennement la preuve de leur abandon des principes  d’égalité et de justice qui les fondèrent, il importe pour la démocratie, en Espagne comme en Europe, que le nouveau parti, Podemos, qui vient d’investir Pablo Iglesias en tant que secrétaire général puisse atteindre son objectif : parvenir pacifiquement au pouvoir.

C’est, sauf erreur, la première fois depuis la Commune de Paris en 1871, et l’insurrection cantonaliste de 1873 en Espagne qu’une organisation politique issue d’un mouvement spontané d’indignation se donne pour objectif non de « récupérer » cette indignation mais de la traduire en termes politiques.

C’est la première fois qu’une stratégie de prise du pouvoir est élaborée et mise en oeuvre par des intellectuels, tous versés en sciences politiques, s’appuyant sur une « théorie de la culture hégémonique » et privilégiant la culture au sens le plus large comme levier, comme instrument de transformation sociale.

Et c’est la première fois qu’une stratégie de bouleversement des structures idéologiques (fondée sur la compétition dans tous les domaines) qui soutiennent un édifice social de domination, suscite en si peu de temps une telle adhésion.

Bien sûr, les obstacles auxquels va se heurter Podemos, auxquels il se heurte déjà, sont nombreux et peu aisés à franchir. Le premier de ces obstacles auquel est affronté le parti dès maintenant est celui, inhérent à la démocratie elle-même, constitué par la tension permanente entre le souci de l’efficacité et l’impératif respect des principes fondamentaux proclamés.

Cette tension provoque déjà au sein même de Podemos une contestation non négligeable et dont ne rendent pas compte les résultas des différents suffrages organisés dans le cadre de la « Asemblea ciudadana » qui s’est conclue vendredi à minuit, dans la mesure où  seule une moitié des adhérents a pris part aux votes.

Et c’est bien entendu la « verticalité » de la structure mise en place par le groupe « Claro que podemos » de Pablo Iglesias qui est contestée. Ce n’est pas essentiellement la personne du « dirigeant charismatique », qui est mise en cause mais la volonté d’efficacité (à tout prix?) dans les prises de décisions au détriment d’une plus apaisée et sans doute plus incertaine démarche collective, mais au risque, l’histoire nous  l’enseigne, d’une « verticalité » toujours plus rigide, toujours plus « incontestable ».

Autre obstacle, consubstanciel au précédent, celui de la personnalisation du pouvoir en un « liderazgo », un dirigeant qui, monopolisant avec grand talent  la parole publique, ronge plus ou moins goulûment l’espace démocratique pour le convertir en un « caudillismo » frénétique.

Des garde-fous ou contre-pouvoirs ont été mis en place dans les structures du parti, notamment la possibilité de révocation à tout instant des responsables, structure que vient encore de mettre en avant Pablo Iglesias immédiatement après sa désignation comme secrétaire général.

Bien sûr, de sorte que nous pourrons juger de la « qualité de la démocratie mise en place par Podemos », à l’aune de l’usage qui sera fait de cette « révocabilité ». Par exemple le jour où les citoyens jugeront que Pablo Iglesias a suffisamment « joui » du pouvoir et le révoqueront. »

 

 

le moment est venu de se gratter les neurones  amigos. « No hay camino, hay que caminar » ( citation entendue à propos de Luigi Nono compositeur italien engagé et inventif

 

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