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On aurait aimé la prendre  dans nos bras, lui dire merci d’avoir assumé les précipices de l’âme et les fulgurances de l’instant au risque d’en perdre la raison. Tezer Özlû écrivaine de nationalité turque est née en 1942. Elle est morte d’un cancer en 1986. Elle a publié deux romans : « Les nuits froides de l’enfance » qui vient de sortir en France aux éditions Bleu autour  et «  la vie hors du temps »  un récit personnel  sous titré « voyage sur les traces de Kafka, Stevo et Pavese »   chez le même éditeur ( prochainement chroniqué sur ce même blog)

Tezer Özlû est la sœur de tous les poètes, Artaud, Genet et de bien d’autres individus incandescents qui se sont donné pour tâche de déchiffrer le mystère de nos vies. Celui ou celle qui approche du feu risque de s’y brûler les ailes, mais ne nous méprenons pas, ces individus ne sont pas des malades comme notre médecine équarrie tend à le démontrer. Ils sont des explorateurs bravant solitude, mépris, incompréhension et douleur pour tenter de nous emmener ailleurs là ou la beauté et l’amour nous annoncent que le genre humain peut être horrible mais aussi sublime.

Tezer Özlû dans «  les nuits froides de l’enfance pratique une écriture blanche, dépouillée de tout artifice de toute anecdote. Chaque mot est plein et béance. Chaque mot témoigne d’une présence au monde à fleur de sensation. L’amour physique pratiqué avec plusieurs hommes est feu d’artifice et plongée dans la mort. Mais qui donc est fou ? qui donc est malade ? Une jeune fille trop sensible poursuivie par un médecin qui lui fait l’honneur de bander pour elle ? Quelques années plus tard lors d’une nouvelle hospitalisation elle croise à nouveau ce médecin qui est monté en grade. Qui donc est fou ? elle ou ceux qui la torturent à coups d’électrochoc ou qui la battent par pur sadisme. Et le gouvernement de son pays qui assassine les amis de Tezer sous prétexte qu’ils sont d’extrême gauche est-il composé de gens normaux ? Tezer Özlû était capable de s’asseoir à une table de regarder la mer, le ciel les arbres en devisant avec des amis ,elle était capable de tout donner à un homme et de jouir en toute innocence.

Vous qui n’avez pas peur que la vie vous réserve les plus intimes et éblouissantes surprises précipitez vous sur ses livres.

François Bernheim

 

Les nuits froides de l’enfance de Tezer Özlü

 Editions Bleu autour

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