Inévitablement, un(e) créatif se cache derrière la varie page de pub pour les Jerseys Paul Fourticq. Véhicule de valeurs du néolithique, encore qu’au carbone 14 ça nous amènerait dans les années 60, y a pas si longtemps. Qui connait le comique qui a commis ce qui ressemble plus à une parodie qu’à une stratégie de communication sophistiquée ? Pas moi. Par contre je sais qui a écrit pour la cible des agriculteurs : « Gaucho, ça rapporte mucho ». Plutôt rigolo. Finalement beaucoup moins quand on sait que c’était au profit d’un insecticide systémique produit par le groupe industriel Bayer CropScience. Un pesticide fortement suspecté par les apiculteurs de plusieurs pays de réduire la population des abeilles, et nous les hommes, ont aime bien le miel. Mmm une bonne pipe de tabac au miel… Pas facile d’imaginer la scène, dans la salle de réunion de chez YBCBO Communication, en plein briefing pour la prochaine campagne Monsanto, le team créatif rédacteur et directeur artistique se lèvent d’un bond pour déclarer « plancher pour cette saloperie ! Jamais ! » Dommage, j’aurais aimé voir ça…

Bon, François, quoiqu’il en soit, tu n’es surement pour rien dans toute cette affaire.

réponse de l’intéressé

forcément j’y suis suis pour quelque chose mon ami , puisque tu le suggères habilement en le niant. Forcément j’y suis quelque chose puisque j’ai oeuvré pendant trente ans comme créatif.Affirmons sans honte que nous avons pris notre pied. L’époque nous permettait d’être exigeants, donc pointus et décalés. La donne a changé, la pub est devenue un outil comme un autre. Perdus sans un monde sans repères les créatifs jouissent de l’horrible liberté de pouvoir être mauvais, vulgaires, mais rarement transgressifs.

Sinon, il est clair que nous avons servi le système. Notre responsabilité étant entière, nous avons tout de même la prétention de préférer les publicités fondées sur autre chose qu’un pipeau de caniveau.

François Bernheim