Editorial du 26/ 04/ 2011 – C’est dur d’être riche ?
Nous vivons dans une France paradoxale. Un pays qui ressemble à une république bananière cynique et corrompue et qui en même temps reste la patrie des droits de l’homme. La France est une des têtes de pont du néolibéralisme destructeur et aussi un creuset de talents, de créativité et de résistances. A notre très modeste échelle, c’est pour cela que nous avons créé en 2009 le magazine vivant, critique et poétique Mardi ça fait désordre.
Désordre parce que nous voulions casser cet ordre où les mêmes, venant des mêmes écoles, des mêmes quartiers se retrouvent pour dire la même chose et imposer la même violence à ceux qui auraient la velléité de ne pas être d’accord. L’autre, les autres n’ont pas seulement leur place parmi nous, ils nous sont indispensables. Sans toi qui n’est pas d’accord avec moi, sans toi qui vient d’ailleurs je ne peux échanger, je ne peux avancer. Sans toi je ne suis pas vivant. Désordre aussi, parce nous ne voulons pas jouer dans une pièce où les intellectuels auraient le monopole de la réflexion alors que le peuple n’aurait droit qu’au divertissement.
. Notre intelligence du monde est collective et multiple. La pensée qui ne prend pas en compte l’expérience des peuples est édulcorée et surtout prédatrice. Nous voulons et prétendons pouvoir simultanément rire, réfléchir, rêver, aimer et nous révolter.
Nous voulons que l’intelligence, la sensibilité et le sentiment puissent avancer ensemble.
Aujourd’hui à Stains nous produisons le 11ème numéro de Mardi ça fait désordre. Et si le thème est «c’est dur d’être riche» ce n’est pas un hasard. C’est précisément là où la domination des puissants est la plus insupportable qu’il est vital d’apporter les informations utiles, qu’il est vital d’échanger. Nous avons ensemble beaucoup plus de pouvoir que l’on veut bien nous faire croire. Si ce soir, avec les jeunes de Stains, les Pinçon Charlot, le collectif Richesses et un plateau magnifique, nous avançons quelque peu dans la mise à plat du système en place, nous aurons passé une très bonne soirée. Que la joie, la connaissance, la pugnacité soient nos alliées…. Merci à tous d’être ici avec nous. Merci aux équipes de la Municipalité de Stains et de la Maison du temps libre qui ont travaillé avec enthousiasme à la mise sur pied de ce numéro de Mardi ça fait désordre. Je vous souhaite une soirée riche.. riche en information et en plaisir.
François Bernheim