Kalarippayat (2)Cécile Gordon est aujourd’hui maître d’un art martial considéré comme le plus ancien du monde : Le Kalarippayat. Elle a pratiqué des disciplines artistiques comme la danse, l’expression corporelle, le mime, le théâtre, les marionnettes, elle a conçu des livres et spectacles pour enfants et toujours travaillé avec des artistes novateurs. Le Kalarippayat est né en Inde du sud dans le Kérala. Kalari signifie « espace creusé dans la terre » Payat « art de combat » ou encore selon ses propres mots « Un chemin vers une connaissance profonde du corps humain qui met en harmonie l’âme guerrière et la main qui guérit » Pour pratiquer l’enseignement de son art elle a créé une association Kalarippayat. CVN ( 1995) et à conçu un site parfaitement documenté: www. ayurvedique.netwww.kalarippayat.asso.fr
Que l’on veuille ou non pratiquer cet art il semble essentiel de pouvoir comprendre une démarche qui déjà par sa différence nous permet de nous situer et donc d’aller plus loin dans la connaissance de nous même.

Comment une femme vivant en région parisienne, âgée d’un trentaine d’années a-t-elle pu devenir en 2004 la première femme « occidentale de surcroit » maître du Kalarippayat ?
L’ouverture d’esprit, l’humilité, une pratique du corps et de la spiritualité sans doute non conceptualisés dans un premier temps peuvent expliquer beaucoup de choses.Le talent est lui aussi déterminant surtout quand il exprime une aptitude à la rencontre hors du commun. Ainsi quand Cécile rencontre Miléna Salvini créatrice du centre Mandapa à Paris. Cette femme au parcours de vie extraordinaire assure le rayonnement de la culture indienne en France. Elle a reçu les plus grands artistes et maîtres indiens à Paris. Elle propose à Cécile Gordon de s’initier à la danse indienne de l’Inde du sud.
Dans ce centre , Cécile Gordon aura également la chance de suivre l’enseignement du maître Govindan Kutti Nair. En Inde, très sollicités les maîtres sont difficilement abordables . Mais quand ils voyagent en Europe, il en va différemment. Le maître invitera Cécile a venir suivre son enseignement en Inde. Elle le regardera droit dans les yeux ( ce qui ne se fait pas ) et refusera. Loin d’être vexé le maître comprendra que ce refus n’a rien d’offensant. Cécile ne se sent pas à la hauteur de ce défi. L’invitation sera réitérée et elle finira pas accepter et prendra conscience que ses choix antérieurs comme les rencontres qu’elle a faites l’ont amené à intégrer et développer une autre culture que la sienne.
Qu’est-ce que le Kalarrippayat peut nous apprendre ?
On serait tenté de répondre tout, dans la mesure où dans la culture indienne la séparation entre le corps et l’esprit n’est pas opérationnelle. Tout également par rapport à notre appartenance à un univers peuplé d’êtres vivants végétaux, minéraux, animaux qui méritent toute notre attention. Prendre soin de sa santé de son corps et de son esprit c’est soumettre son corps à une discipline quotidienne permettant de l’assouplir de le délier et de respirer, c’est apprendre masser et se faire masser et approcher une médecine traditionnelle qui le répare. L’oeil qui observe le mouvement des animaux nous offre en cadeau d’autres postures possibles. Les intégrer nous rend plus forts plus harmonieux.
Loin de l’esprit judéo-chrétien l’art martial le plus ancien du monde connait la violence tant humaine. Personne n’est à l’abri de ses débordements. Le combat d’abord avec des armes comme le bâton, la dague ou l’épée et ensuite à mains nues (1) s’attache à maîtriser cette violence et à la dissoudre. « L’âme guerrière » s’interdit tout débordement. Ce combat là n’a rien à voir avec une volonté de tuer ou blesser. Elle est connaissance des limites et respect de l’autre. C’est un combat permanent pour éliminer à l’intérieur de soi tout ce qui est susceptible de rompre l’Harmonie.
Le Kalarippayat peut –il être assimilé à une discipline sportive ?
Certainement pas. L’être humain est un tout. Améliorer la fluidité et la beauté de ses mouvements est améliorer le fonctionnement de sa pensée. Mais hélas on est obligé de constater que l’évolution actuelle tend à privilégier l’aspect technique des disciplines en oubliant l’essentiel qui demande beaucoup de travail , de compréhension et d’indépendance d’esprit. Ainsi paradoxalement ceux qui prônent la paix et l’harmonie peuvent être considérés comme dangereux.
FB

(1) Le combat à main nue requiert une encore plus grande maîtrise que le combat armé. Une pression des doigts à l’endroit requis peut entraîner un coma.

Coordonnées mail de Cécile Gordon : yogayrvedique@gmail.com
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